• « Anciennes ou récentes, guerres civiles ou guerres entre Etats, conflits gelés ou de basse intensité, guérillas militaires ou urbaines, conflits pour des territoires, des ressources, la reconnaissance, revendications autonomistes ou nationalistes, ces conflits sans nom forment les violences politiques de ce début du XXI° siècle. »

    Jean Christophe VICTOR  (dans le dessous des cartes)

     

    Bien que souvent ils aient pu faire l’objet d’attention de la communauté internationale et des médias dans le passé, dont ils constituent une rémanence, ils se rappellent à notre souvenir par des événements marquants, (massacres, cessez- le- feu, déplacements majeurs de populations, famines, conflits religieux, etc.).

    Malgré les éventuelles résolutions de l’ONU, généralement méprisées, ils demeurent violents, meurtrissant les populations concernées, maintenant une instabilité permanente dans le territoire concerné. Leur réapparition sporadique, à travers les médias friands de scoops et de nouveautés, font apparaître ces conflits comme interminables par leur durée.

    Comme nous allons le voir ci-dessous : aucun continent n’est épargné. Pour le moment (2012), ils remplacent les guerres traditionnelles entre Etats, encore que le récent conflit opposant la Russie à la Géorgie en fusse une exception.

     

    -         Chili : indiens mapuches.

     

    -         Birmanie : minorités Kachin, Karen et Shan.

     

    -         Thaïlande : mouvement séparatiste musulman.

     

    -         Philippines : guérilla communiste (depuis 40 ans) et mouvement islamiste dans le sud.

     

    -         Sri Lanka : Tigres de l’Eleam Tamoul.

     

    -         Sénégal : rébellion en Casamance.

     

    -        Tchad : rébellions des UFR (forces unies de la résistance) conflit nord sud.

     

    -         République démocratique du Congo : régions des grands lacs et multiplicité des conflits ethniques et crapuleux.

     

    -         Somalie : milices Al –Chabab. Piraterie. Depuis 1970.

     

    -         Maroc : Polisario dans le Sahara occidental.

     

    -         Turquie : rébellion Kurde.

     

    -         Irak : conflit entre Sunnites et Chiites, Al Qaeda.

     

    -         Syrie : révolution contre le régime dictatorial.

     

    -         Pérou : guérilla du sentier lumineux.

     

    -         Mexique : guerre des cartels de la drogue.

     

    -         Colombie : conflit avec les FARC, drogue.

     

    -         Azerbaïdjan :  Haut-Karabakh, conflit avec l’Arménie.

     

    -         Moldavie : Transnistrie.

     

    -         Espagne : Pays basque.

     

    -         Yémen : révolution, Al Qaïda.

     

    -         Sahara et zone sub- sahélienne : Algérie, Libye, Mauritanie, Niger, Mali, nord Sénégal, Nigéria. Rebelles de l’AQMI, islamistes de Boko Akhran.

     

    -         Inde, Pakistan : Cachemire suite à la partition de 1947 !

     

    -         Pour mémoire, rappelons que le conflit Israélo-palestinien dure depuis 60 ans malgré toutes les initiatives de l’ONU ou internationales en vue de l’enrayer. Situation apparemment inextricable…

     

    -         Afghanistan : depuis 1978 ! Résistance contre le parti communiste afghan, intervention et invasion par l’URSS. Conflits des seigneurs de la guerre. Intervention des talibans aidés par le Pakistan, dont l’ambiguïté ne saurait plus faire de doute. Conflit occidental en riposte aux attentats du 11 septembre 2011 par El Qaeda.

     

    Cette énumération n’est pas exhaustive car plusieurs conflits sont encore en instance en Asie et en Mer de Chine, notamment depuis la découverte de pétrole. Dormez  tranquilles  citoyens de la planète terre, l’ONU veille sur vous…

     

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    DEFENSE : LES AMBITIONS  FRANCAISES  FACE  A  LA REALITE

     

     

     

    Nous ne répéterons jamais assez que la Défense est affaire de TOUS et non pas uniquement des militaires. Encore faudrait il que nos gouvernements, bien qu’obnubilés par la crise,   prennent conscience d’informer la population de cette nécessité impérieuse. A notre époque où à la suite de la professionnalisation des armées le lien Armée Nation s’est évaporé, les RESERVES quelles que soient les Armes ont littéralement fondu. Or dans la conjoncture actuelle, si les professionnels sont aptes à se projeter en OPEX, la défense du territoire ne peut être assurée uniquement par les simples forces de Gendarmerie et de Police, conception obsolète. L’expérience nous enseigne à l’occasion de ces mêmes OPEX, que les populations sont de plus en plus étroitement imbriquées dans la guerre. En 1939, la France n’avait jamais prévu la RESISTANCE, et son peuple peu décidé à poursuivre le combat, a préféré poser les armes, alors que les Irakiens confrontés à l’hyper puissance américaine ont réussi à la mettre en échec... L’exemple de l’Afghânistân illustre mieux encore cette réalité, tout comme le fit le Viet Minh après la deuxième guerre mondiale. L’Occident persistant à croire en une « guerre propre », se refusant à jouer le jeu adverse, au nom des droits de l’homme et de la démocratie, principe honorable, se place en position de faiblesse, malgré sa supériorité technologique. Tragique constatation certes, mais évidente réalité. Demain, la démographie du Sud et de l’Est aidant, c’est un tsunami qui risque de se produire  submergeant les privilégiés…La DEFENSE ne s’improvise jamais, elle se prévoit et se prépare, MENTALEMENT d’abord et réclame du TEMPS…

     

    L’adaptation des FORCES aux nouvelles conditions tactiques et technologiques doit être le moteur principal des institutions militaires. La tendance au conservatisme, cherchant leur survie et l’accroissement du pouvoir, ne suffit plus si les peuples concernés demeurent hors-jeu. L’institution militaire demeure avant tout un OUTIL  au service des buts fixés par la politique nationale. L’histoire nous enseigne que les Romains ne concevaient pas la force armée comme une institution autonome, mais intégrée à l’Etat (cité). Encore faut’ 

     

    il forger celle-ci, en fonction des moyens disponibles, de la manière la plus efficace possible. Mais les buts de la stratégie du pays doivent être adaptés à l’époque actuelle. D’où la nécessaire obligation de confronter les ambitions françaises à la réalité avant de décider… Les impacts de la CRISE actuelle imposant des réductions financières et économiques drastiques, pour une durée indéterminée, Le problème se complique alors que l’exigence d’une défense fiable se maintient. Tous les Etats démocratiques occidentaux sont plus ou moins gravement concernés. Mais combien sont  ils conscients de la gravité de la situation? Gouverner c’est prévoir, et prévoir c’est envisager l’avenir à moyen et long terme : condition de survie…L’élargissement des zones de tension dans le monde s’est accru alors que les OPEX rongent encore les capacités de montée en puissance des Etats engagés, il est urgent de revoir notre copie. Depuis la fin de la guerre froide on assiste au renforcement des « acteurs non étatiques » aux motivations religieuses, islamistes, (salafistes particulièrement), criminelles (drogues, armes, traite des humains, etc.) ou idéologiques. La complexité de la défense actuellement remet en cause les fondements mêmes de la guerre « traditionnelle ». Depuis septembre 2001 tout particulièrement, la menace est devenue PERMANENTE. Bien que diffuse, les opinions publiques commencent à en prendre conscience parmi les cadres, voire même au sein de noyaux éduqués, relativement informés par les médias. Cependant, le manque de COMMUNICATION entre l’institution militaire et la nation demeure une grave lacune à notre époque où le lien entre l’Armée et le peuple n’existe pratiquement plus. C’est d’autant plus préoccupant alors que la Défense ne peut plus demeurer uniquement nationale pour être efficace, enveloppant tout le continent européen. Malgré les efforts louables principalement de la part des Français, des Allemands et des Britanniques conscients de la gravité de la situation, notre aptitude à déployer nos forces sur des théâtres extérieurs parfois très éloignés, s’est gravement dégradée.  La France, en particulier ne disposant plus d’aviation stratégique adaptée aux OPEX, est obligée de louer des gros transporteurs aux ex-Etats soviétiques !...

     

    L’A400M, (longtemps considéré comme « l’arlésienne » n’est toujours pas disponible,) alors que cet appareil est impatiemment attendu depuis belle lurette par la plupart des Etats européens. Et même lorsqu’il pourra  enfin équiper les armées de l’Air européennes, ne pourra t’il que combler partiellement les lacunes actuelles. Hors l’appui américain, l’Europe ne pourra encore pas acquérir l’autonomie souhaitable  de sa défense ; ce qui impose aux Européens de reconsidérer et limiter leurs zones d’intervention extérieure alors que les Américains concentrent toute leur attention au Pacifique et à l’Asie du fait de la tendance hégémonique de la Chine.  Plus que jamais, l’urgence de la création d’une force militaire cohérente et entraînée s’impose et la notion de souveraineté nationale doit s’estomper au profit d’un fédéralisme des peuples européens, depuis l’industrie aux  standardisations, de l’unification des principes, voire des langages de communication et les mutualisations ; seule solution à terme, pour la survie  de l’Europe occidentale. Certes nos alliés Britanniques, dont l’appui est absolument indispensable risquent de faire cavaliers seuls, ce que l’OTAN permet (pour l’instant.  (A suivre)

     

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    DEFENSE :   LES   EFFORTS  DE  L’EUROPE

     

     

     

    Bien que les militaires demeurent sceptiques, en général, sur la progression de l’organisation de la défense européenne, les Français et les Allemands ont fait et continuent de tenter d’organiser des Etat-major capables  de mener des OPEX ou des mesures défensives du continent européen. De leur coté, les Britanniques, plus touchés par la crise, mais jaloux de leur souveraineté, persistent à ne considérer comme valable que l’organisation de l’OTAN, refusant de s’associer à ce qu’ils considèrent comme un cumul  préjudiciable à la transparence… D’autant que les conceptions françaises diffèrent des allemandes beaucoup plus cohérentes et surtout PERMANENTES. Dans une interview accordée à une journaliste spécialisée, le lieutenant général Markus BENTLER (général de Corps d’Armée) de la Bundeswerh, commandant de l’Etat-major de conduite des opérations d’ULM, à proximité de Stuttgart, a exposé les raisons de cette installation voulue PERMANENTE, à juste titre, par les Allemands. Contrairement à l’organisation française, non permanente. « Permettant ainsi au commandement de commencer la planification et, dans une mesure restreinte, la conduite d’opération de l’UE ou de l’OTAN dans de plus brefs délais, sans être obligés d’investir du temps dans le recrutement de personnel externe.  » Disposant à proximité d’un bataillon de soutien de 350 hommes, composé de CINQ compagnies spécialisées s’occupant de l’installation et du fonctionnement du PC PROJETABLE ainsi que de sa LOGISTIQUE. «  C’est une FORCE », assurent les officiers français intégrés… Car en France, pas d’unité de logistique, de Génie ou de Transmissions spécifiques ; il faut créer un détachement prélevé sur un ou plusieurs régiments à chaque fois. La France est organisée tout autrement, pas de OHQ ni de FHQ permanent, mais simplement à la demande… Un Centre de Planification et de Conduite des Opérations, situé dans le sous-sol de l’Etat-major de l’Armée au Mont Valérien, pour la Conduite proprement dite, où un seul colonel fait figure de « NOYAU DUR » du futur OHQ. Quant au FHQ français, quand il est activé, il est constitué par du personnel de l’EMIA-FE : Etat-major Interarmées de FORCE D’ENTRAINEMENT. Hors opérations, cet EM travaille au profit de la France. (Le processus « génération de Force est celui qui permet à l’UE de réunir les forces nécessaires auprès des Etats membres pour une opération militaire extérieure. Opération délicate qui soulève généralement de nombreuses RESERVES de la part des Etats Membres pour toute opération extérieure.  (Offres non significatives ou limitations imposées par les nations participantes) (EXEMPLE : lors de l’opération « EUFOR Tchad/RCA », il a fallu 4 CONFERENCES DE  GENERATION DE FORCES AVANT D’ÊTRE EFFECTIVE !) Difficile d’y voir clair… Quant aux Polonais membres, ils ont tendance, craignant de demeurer isolés sur le front de l’Est à se tourner vers les Etats Unis qui lui présentent des garanties plus sûres… (SHAPE) près de MONS en Belgique, placé sous l’autorité directe du commandant suprême des Forces Alliées en Europe (SACEUR). Deux logiques s’affrontent. C’est pourquoi l’Allemagne travaille à faire reconnaître  et certifier son EM permanent par l’OTAN alors que la tendance serait plutôt à fermer les Etat-major…Pour clarifier cette situation «  babélienne » le prochain sommet de l’OTAN est prévu les 20 et 21 mai prochain à CHICAGO.

     

    Le général Markus BENTLER, serein et droit dans ses bottes, maintient son point de vue logique : « la complexité nécessite la PERMANENCE » Il affirme : «  en tant qu’Etat-major INTERARMEES MULTINATIONAL, en mesure de se déployer RAPIDEMENT, le commandement d’ULM peut s’accorder à toutes les options de l’OTAN et de l’UE. Nous avons déjà une liste de projets potentiels, de nombreuses nations intéressées ainsi que des Etats membres qui ont endossé la responsabilité de les mener à bien. » « Seuls des Etat-major PERMANENTS et bien ENTRAINES peuvent constituer une réponse aux défis actuels » Mais le général reconnaît que l’OTAN a remarquablement démontré sa performance et la compétence de forces interarmées lors de l’opération en Libye. « Nous avons même été impressionnés ajoute t’il par l’extrême précision avec laquelle les frappes ont été menées afin de protéger au maximum la population  civile libyenne dans toute l’étendue de ce pays. » A ce propos, pour citer les  résultats de l’ALAT française ayant participé  au succès d’ « HARMATTAN », volontairement restée DISCRETE, elle a détruit plus de 600 CIBLES, soit 45 % du total des pertes infligées par des moyens français, s’ajoutant aux cartons antichars des Rafale de l’Armée de l’Air. Force donc  est de constater que l’ALAT affiche un excellent ratio rapport aux cibles pour simplement 5 % de surcoût de l’opération pour l’ensemble des armées. Certes cette réussite ne fut possible que grâce à une étroite coopération avec la Marine et une parfaite complémentarité avec l’Armée de l’Air. Cependant l’ALAT n’a ni les moyens ni la vocation pour mener une entrée en premier comportant une campagne de SEAD ( suppression des défenses anti- aériennes  et aériennes ennemies). Toutes opérations n’ayant nécessité aucune intervention directe de troupes au sol  (A suivre)

     

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    DEFENSE   de   l’EUROPE, les efforts (suite)

     

     

     

    Si la défense de l’Europe a fait de réels efforts, ( cf. notre premier article sur la question), si le point de vue du général Allemand Markus BENTLER avec son Etat Major d’ULM sont réconfortants et  crédibles, la politique de défense de l’Allemagne ne l’est pas encore… Alors que les Britanniques ont bien accroché avec la France, il serait souhaitable et URGENT que les politiques allemands  soient plus clairs afin de rassurer notamment les Polonais qui se sentent bien seuls à l’est. Il n’est en effet pas normal que les efforts de Défense soient essentiellement développés par les seuls Britanniques et Français. S’il est excellent qu’existe l’Etat Major d’ULM, il n’en demeure pas moins vrai que le combat se mène avec  des troupes au sol, une aviation et une marine CREDIBLES… C’est d’ailleurs l’opinion des officiers allemands lucides et parfaitement disciplinés (mais qui n’en pensent pas moins…) L’Allemagne demeure la PUISSANCE INDUSTRIELLE européenne par excellence. Elle fabrique des blindés remarquables, des armes et même des frégates (P 125)  performantes, ainsi que des sous marins. Ses effectifs d’infanterie gagneraient à être plus importants (avec des consignes d’ENGAGEMENT permettant une exécution plus rapide  et une mutualisation souhaitable). L’EUROCORPS est une unité démontrant l’excellente coopération existant entre la France et l’Allemagne, un début prometteur pour les Etats Européens, mais méritant un développement, qui ne peut devenir vraiment efficace que si l’Europe politique finit par exister… L’Allemagne et la France partagent effectivement sur le continent une responsabilité commune pour l’Europe et la paix dans le monde. Surtout aujourd’hui où les menaces POTENTIELLES ne peuvent plus se résoudre au simple échelon national. Il devient donc urgent que s’établisse une coopération PLUS ACTIVE entre les Etats Européens, car la défense ne s’IMPROVISE PAS ! La résolution des problèmes de compréhension mutuelle entre les cultures différentes des Etats est impérativement nécessaire à la COHERENCE, donc à l’efficacité. La gestion de la crise actuelle, concernant la stratégie militaire réclame un réajustement à l’échelle européenne. Certes, depuis 2003, dans la gestion de la crise mondiale l’Union européenne a mené 25 opérations civiles, militaires ou mixtes (Common Security and Defense Policy), et actuellement 14 missions du même type, sur TROIS CONTINENTS. Mais leur exécution ne peut exiger que des DELAIS TRES COURTS. Le commandement du général  BUNTLER a été certifié par l’OTAN concernant la Multinational Joint Hedquarters d’ULM, intéressant les Etats européens concernés par la défense. Mais il ne faut pas rêver, la situation financière européenne est préoccupante. Notamment celle de la Grèce  (LARISSA intégrant un Etat major national de niveau stratégique…) Un « silence étourdissant » plane sur les questions de défense des divers candidats  aux élections de 2012 et 2013. Tant aux Etats Unis qu’en Europe. L’épée de DAMOCLES est suspendue sur les démocraties occidentales…alors que la crise mondiale connait un développement alarmant.

     

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    Déclaration d’Hélie de Saint Marc lors de son procès, dans la salle d’audience de la 1° chambre de la Cour d’appel de Paris.  Dix ans de détention furent prononcées à son encontre  (EXTRAITS)

     

     

     

     « Depuis mon âge d’homme, Monsieur le président, j’ai vécu pas mal d’épreuves : la Résistance, la Gestapo,  Buchenwald, trois séjours en Indochine, la guerre d’Algérie, Suez, puis encore la guerre d’Algérie. En Algérie, après bien des équivoques, après bien des tâtonnements, nous avions reçu une mission claire : vaincre l’adversaire, maintenir l’intégrité du patrimoine, y promouvoir la justice raciale, l’égalité politique. « On nous a fait faire tous les métiers, OUI, tous les métiers, parce que personne ne pouvait ou ne voulait les faire. Nous avons mis dans l’accomplissement  de notre mission, souvent ingrate, parfois amère, toute notre foi, toute notre jeunesse, tout notre enthousiasme.  Nous y avons laissé le meilleur de nous-mêmes. Nous y avons gagné l’indifférence, l’incompréhension de beaucoup, les injures de certains. Des milliers de camarades sont morts en accomplissant cette mission. Des dizaines de milliers de musulmans se sont joints à nous comme camarades de combat, partageant nos peines, nos souffrances, nos espoirs, nos craintes. Nombreux sont ceux qui sont tombés à nos côtés. Le lien sacré du sang versé nous lie à eux pour toujours. Et puis un jour, on nous a expliqué que cette mission était changée. Je ne parlerai pas de l’évolution incompréhensible pour nous. Tout le monde la connaît… »

     

     

     

    « Alors nous avons pleuré. L’angoisse a fait place en nos cœurs au désespoir. Nous nous souvenions, des quinze années de sacrifices inutiles, quinze années d’abus de confiance et de reniements.  Nous nous souvenions de l’évacuation de la Haute- Région, des villageois accrochés à nos camions, qui, à bout de forces, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Nous nous souvenions de Dien Bien Phu, de l’entrée du Viet Minh à Hanoï. Nous nous souvenions de  la stupeur et du mépris de nos camarades de combat vietnamiens en apprenant notre départ du Tonkin. Nous nous souvenions des villages abandonnés par nous et dont les habitants avaient été massacrés. Nous nous souvenions des milliers de Tonkinois se jetant à la mer pour rejoindre des bateaux français. Nous pensions à toutes ces promesses faites en terre d’Afrique (par les plus hautes autorités de la République). Nous pensions à tous ces hommes, à toutes ces  femmes, à tous ces jeunes qui avaient choisi la France à cause de nous et qui à cause de nous, risquaient chaque jour, à chaque instant, une mort affreuse.»

     

    « Monsieur le président, j’ai sacrifié vingt années de ma vie pour la France. Depuis quinze ans, je suis officier de Légion. Depuis  quinze ans, je me  bats.(Aux ordres des gouvernements de la république). Depuis quinze ans, j’ai vu mourir pour la France des légionnaires, étrangers peut être par le sang, mais Français par le sang versé… »

     

    Hélie de saint Marc est un ami, un camarade de ma Promotion, considéré à l’unanimité  des survivants comme un preux chevalier, un exemple pour les jeunes officiers Français. Commandant par intérim du 1° REP, prestigieux Régiment Etranger de parachutistes, à Alger lors de la tragédie annonçant la fin de l’Empire colonial français.

     

    Lorsque j’étais instructeur au Premier bataillon de Saint Cyr à Coëtquidan, un de mes meilleurs élèves, dynamique et droit, parlant arabe,  commandant une SAS, chargé des rapports avec les musulmans a été assassiné par le FLN.C’était le lieutenant Yves SCHOEN, le beau-frère d’Hélie de Saint Marc…

     

      

     

     

     

     

     

     

     

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