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    Déclaration d’Hélie de Saint Marc lors de son procès, dans la salle d’audience de la 1° chambre de la Cour d’appel de Paris.  Dix ans de détention furent prononcées à son encontre  (EXTRAITS)

     

     

     

     « Depuis mon âge d’homme, Monsieur le président, j’ai vécu pas mal d’épreuves : la Résistance, la Gestapo,  Buchenwald, trois séjours en Indochine, la guerre d’Algérie, Suez, puis encore la guerre d’Algérie. En Algérie, après bien des équivoques, après bien des tâtonnements, nous avions reçu une mission claire : vaincre l’adversaire, maintenir l’intégrité du patrimoine, y promouvoir la justice raciale, l’égalité politique. « On nous a fait faire tous les métiers, OUI, tous les métiers, parce que personne ne pouvait ou ne voulait les faire. Nous avons mis dans l’accomplissement  de notre mission, souvent ingrate, parfois amère, toute notre foi, toute notre jeunesse, tout notre enthousiasme.  Nous y avons laissé le meilleur de nous-mêmes. Nous y avons gagné l’indifférence, l’incompréhension de beaucoup, les injures de certains. Des milliers de camarades sont morts en accomplissant cette mission. Des dizaines de milliers de musulmans se sont joints à nous comme camarades de combat, partageant nos peines, nos souffrances, nos espoirs, nos craintes. Nombreux sont ceux qui sont tombés à nos côtés. Le lien sacré du sang versé nous lie à eux pour toujours. Et puis un jour, on nous a expliqué que cette mission était changée. Je ne parlerai pas de l’évolution incompréhensible pour nous. Tout le monde la connaît… »

     

     

     

    « Alors nous avons pleuré. L’angoisse a fait place en nos cœurs au désespoir. Nous nous souvenions, des quinze années de sacrifices inutiles, quinze années d’abus de confiance et de reniements.  Nous nous souvenions de l’évacuation de la Haute- Région, des villageois accrochés à nos camions, qui, à bout de forces, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Nous nous souvenions de Dien Bien Phu, de l’entrée du Viet Minh à Hanoï. Nous nous souvenions de  la stupeur et du mépris de nos camarades de combat vietnamiens en apprenant notre départ du Tonkin. Nous nous souvenions des villages abandonnés par nous et dont les habitants avaient été massacrés. Nous nous souvenions des milliers de Tonkinois se jetant à la mer pour rejoindre des bateaux français. Nous pensions à toutes ces promesses faites en terre d’Afrique (par les plus hautes autorités de la République). Nous pensions à tous ces hommes, à toutes ces  femmes, à tous ces jeunes qui avaient choisi la France à cause de nous et qui à cause de nous, risquaient chaque jour, à chaque instant, une mort affreuse.»

     

    « Monsieur le président, j’ai sacrifié vingt années de ma vie pour la France. Depuis quinze ans, je suis officier de Légion. Depuis  quinze ans, je me  bats.(Aux ordres des gouvernements de la république). Depuis quinze ans, j’ai vu mourir pour la France des légionnaires, étrangers peut être par le sang, mais Français par le sang versé… »

     

    Hélie de saint Marc est un ami, un camarade de ma Promotion, considéré à l’unanimité  des survivants comme un preux chevalier, un exemple pour les jeunes officiers Français. Commandant par intérim du 1° REP, prestigieux Régiment Etranger de parachutistes, à Alger lors de la tragédie annonçant la fin de l’Empire colonial français.

     

    Lorsque j’étais instructeur au Premier bataillon de Saint Cyr à Coëtquidan, un de mes meilleurs élèves, dynamique et droit, parlant arabe,  commandant une SAS, chargé des rapports avec les musulmans a été assassiné par le FLN.C’était le lieutenant Yves SCHOEN, le beau-frère d’Hélie de Saint Marc…

     

      

     

     

     

     

     

     

     

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