• Vérités occultées (suite2)

    A la différence de ce qui s'était produit en Angleterre ( reprise en main grâce à Churchill accèdant progressivement au pouvoir pour réaliser une union nationale), le gouvernement français continuait à se planter au moment même de la terrible offensive  allemande. Il n'y avait plus rien à faire , Paul Reynaud était obligé de conserver les mêmes hommes, auxquels on ajouta un ou deux membres des partis de droite et bien entendu Gamelin conserva son poste; l'échec en Norvège  fut le début d'une débâcle inouïe. Une partie des ministres hollandais atterrirent à Londres , mais sans la reine. les médias "intoxiqués" se répendaient en nouvelles fantaisistes . On sortait même de vieilles photos de 14-18 pour rassurer les populations. Pendant ce temps, la Luftwaffe écrasait Bruxelles et Nancy sous les bombes  en même temps que les villes hollandaises,la terreur provoqua la fuite de dizaines de milliers d'habitants belges et hollandais  qui encombrèrent toutes les routes vers le sud, semant la panique sous les attaques continues des STUKAS. La Whermacht  s'emparait de MALMEDY avec une audace  insensée en disant long sur la compétence et l'entrainement des parachutistes.

    Hitler ayant eu connaissance du plan allié, donna l'ordre de ne pas bombarder les colonnes alliées fonçant par le nord au secours des Hollandais et des Belges afin de les embourber dans un piège qui n'allait pas tarder à se refermer dans leur dos. La manoeuvre était diabolique s'appliquant avec une précision et un timing impressionnants. Les nazis savaient parfaitement qu'en attaquant les "petits neutres", les alliés allaient se précipiter à leur secours en poussant des cris indignés. C'est dans cette période tragique que Churchill prononça aux Communes sa célèbre phrase:(( je n'ai à vous offrir que du sang, de la souffrance, de la sueur  et des larmes.)) Dans un silence glacial dans   l'assemblée, chacun avait pris Churchill pour chef, adopté sa doctrine et d'une même foi décidé de vaincre ou de mourir. En un instant muette et frappée d'un respect quasi religieux,  elle se transforma en une assemblée vociférante et pleine de confiance.

    ((vous me demandez: quel est notre plan? poursuivit Churchill, c'est de FAIRE LA GUERRE, sur mer, sur terre et dans les airs avec tout notre pouvoir et toutes les forces que Dieu voudra bien nous donner; de faire la guerre contre une tyrannie monstrueuse, jamais surpassée dans la sombre et lamentable liste des crimes contre l'Hhumanité, voilà notre plan. Notre but: VICTOIRE à tout prix, quelque long et dur qu'en soit le chemin, en dépit de la terreur.)) C'était un serment et une décision SANS RETOUR , COMME LA SUITE LE PROUVA. Puis LIEGE tomba . Peu à peu l'histoire tragique de la défaite hollandaise apparut. C'était la révélation d'une guerre d'un nouveau genre, dont personne n'avait saisi ou imaginé l'horreur.

    Le 14 MAI? La presse annonça qu'une grande bataille de chars se livrait dans le nord-est de la Belgique où les chars français faisaient la preuve de leur supériorité.... Mais sans mentionner que c'était sous l'intense bombardement des Stukas. Pendant ce temps les Allemands commençaient à percer dans les Ardennes avec des divisions BLINDEES et MECANISEES... Prenant ce secteur pour INFRANCHISSABLE AUX BLINDES, Gamelin y avait placé des Divisions B ( donc de deuxième catégorie, et n'ayant pas encore perçu d'armement anti-char crédible)

    Conséquence: le 15 mai, le communiqué Français annonça la prise de SEDAN, mais également des "combats désespérés dans la règion de DINANT (!!!) Toute résistance organisée avait cessé sur le front de la IX° armée . Une pagaille monstre règnait, le général Corap fut "relevé" et remplacé par Giraud qui fut fait prisonnier peu de temps après sans que le commandement le  sache (!!!). Cependant, l'attaché militaire français à BERNE apprenant de source sûre que les Allemands attaqueraient entre le 8 et le 10 mai et que leur effort principal porterait sur SEDAN, s'empressa de prèvenir Gamelin et Georges dès le 3MAI !

    Le 16 mai, avec stupeur, les alliés apprennent la façon FANTASTIQUE dont avait été capturé l'IMPRENABLE grand fort belge "EBEN-EMAEL" qui défendait la Meuse, près de LIEGE. Les nazis avaient tout simplement laissé tomber sur ses coupoles des paras qui avaient aveuglé ses ouvertures de tir, détruit ses canons puis fait sauter ses entrées . D'autre part, la RAF qui avait pris part à la bataille aérienne dans ce secteur avait perdu dans la seule journée du 14 , SOIXANTE NEUF AVIONS! Quant à la Ligne MAGINOT, qui ne couvrait que 150 kilomètres sur 800  que comprend cette frontière, elle  se fit contourner sans servir de bouclier . les généraux (survivants de 14-18) avaient décidé que les Allemands ne PASSERAIENT PAS PAR LES ARDENNES. POINT! Les réserves "théoriques", devant  colmater la brêche n'eurent pas les moyens  d'y parvenir car les blindés nazis avançaient trop vite...Le matin du 14, le général HUNTSINGER téléphonna que "certaines de ses troupes" NE TENAIENT PLUS, que des hommes avaient même abandonné leurs blockhaus , les bras en l'air et qu'il avait du DONNER L'ORDRE de TIRER SUR EUX! Le colonel d'Etat-Major de Gamelin expédié en reconnaissance à l'armée Corap, rapporta:(( Cette armée est dans un DESORDRE INDESCRIPTIBLE; les troupes reculent et se débandent de tous cotés. Les Etat-majors  ont PERDU LA Tête, ils ne savent MÊME PLUS OU SONT LEURS DIVISIONS( !!!)) Paul Reynaud écrit alors que l'Armée s'était" volatilisée"... (sic)

    Gamelin terrassé par ces nouvelles demeura sans réaction., TETANISE!.. Paris était considérée comme en danger et les autorités militaires parlaient de l'évacuer alors que Churchill y débarquait... Par une trouée de 80 à 90 kilomètres, les blindés allemands avançaient à une vitesse jusqu'alors  insoupçonnée., fonçant sur ARRAS. La stratégie allemande apparut alors  claire pour tous les simples lecteurs de la presse: les nazis protégeaient leur droite en frappant un coup violent en Hollande, et en fixant les alliés piégés en Belgique, tandis qu'ils concentraient toutes leurs forces pour fermer la nasse à l'ouest en vue d'une poussée MORTELLE au centre...ça commença à sentir le roussi quand Reynaud du prendre le portefeuille de la Défense, avec le maréchal PETAIN ( 84 ans) à ses cotés comme vice-président du Conseil. MANDEL quittant les Colonies prit le poste de l'Intérieur. Mais ce fut trop tard. Ces mesures, ainsi que le rappel de WEYGAND (73 ans) ne devaient pas aboutir, mais en vérité c'était rassurer le bon peuple ébahi. Le gouvernement comptait sur des LEGENDES pour renverser une situation désespérée.

    Le général GIRAUD fut capturé le 19 mai par un équipage  en reconnaissance, faisant enfin l'objet d'un communiqué de l' OKW.  Weygand informa alors Reynaud que 46 DIVISIONS du nord étaient totalement ENCERCLEES. 60 ivisions françaises manquant de matériel et d'armes modernes sans appui aérien , devaient affronter 160 divisions allemandes largement équipées en armement lourd et moderne, appuyée par la puissante Lufwaffe. Les difficultés de communication entre l'Armée britannique du général GORT et le QG français étaient désastreuses, puis inexistantes... le commandement français réclamait désespéréme aux Aglais un appui aérien , car l'aviation française était encore plus faible que la RAF qui avaient eu des pertes irréparables. Heureusement pour les Britanniques , leurs ouvriers n'avaient pas saboté leurs usines d'armement et surtout d'aviation qui tournaient à fond. Le 18 mai, un rapport de Gamelin déclarait dans un rapport sur les opérations:(( le mobilisé d'aujourd'hui n'avait pas reçu, durant les années entre-deux guerres, l'EDUCATION MORALEet PATRIOTIQUE qui l'aurait préparé au drame dans lequel allaient se jouer les destinées du pays. Si chez certains, le vieil instinct national s'est réveillé, cela n'a pas suffi. D'autre part , les nombreux actes de pillage  relevés  en de nombreux secteurs, exigèrent même le limogeage de "certains"généraux, (mais motus). Preuve manifeste de laisser-aller et d'indiscipline. A la bataille, trop de défaillances se sont produites, qui ont permis à l'ennemi d'exploiter des succès locaux, de tourner les plus braves, d'annihiler, sur le plan de l'exécution, la conception et le savoir des chefs (...) la rupture de notre dispositif a été trop souvent le résultat d'un SAUVE-QUI-PEUT GENERAL (...) Là où étaient des positions-clés, en  face d'un adversaire audacieux  décidé  à vaincre  convaincu de sa supériorité)) C'est à pleurer, de la part d'un général expérimenté et surtout commandant en chef. A  qui la faute?Sinon  à  des générations de politiques et de vieilles badernes qui ont ronronné depuis 1918, perdant tout contact avec les réalités de la guerre moderne. C'est ainsi que dans cette guerre DEFENSIVE, aucun champ de mines ne fut posé (???) de même, en dehors des divisions d'élite ou classées A, l'encadrement des B  ne disposait pas suffisamment de cadres professionnels (euphémisme), mais une grande majorité de réservistes plus ou moins bien formés et surtout non entrainés...Quant à leur équipement et leur armement, cétait à pleurer ( j'en ai déjà parlé dans de précédents articles, c'est incroyable!)

      

    Enfin, la logistique et les transmissions furent le point le plus faible des armées françaises dont les chars procédaient encore  par pavillons. Des unités d'artillerie étaient encore tractées par des chevaux, souvent ravitaillées par des munitions de calibres inutilisables par les canons dont elles étaient dotées. L'âge enfin des officiers d'Etat-Major fut également une faiblesse  notée à l'unanimité par l'encadrement. De même Pétain ne pouvait pas blairer Weygand et réciproquement (ambiance). Entre les intellos et les vieilles culottes de peau figées sur la dernière guerre, les généraux et les vieux officiers supérieurs ne pouvaient pas tenir le coup, tant le rythme imposé par les unités allemandes modernes, équipées et entrainées, était intense. Quant à la stratégie, un vrai désastre. 

    Dans un prochain article nous étudierons les leçons à tirer actuellement, face à une guerre d'un autre genre encore plus exigeante pour la population qui y sera directement concernée, mais qui n'a aucune idée de ce qui l'attend. Cette histoire  illustre le fait que les DEMOCRATIES ne sont JAMAIS préparées à affronter la guerre.

    A  suivre

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