• Quid de la Russie

    Depuis la prise en main de Vladimir POUTINE, confirmée par sa réelection, les mouvements russes dénotent l'émergence d'une tendance affirmée de retour sur la scène internationale, indépendamment des décisions américaines concernant l'installation  d'anti-missiles en Europe. La politique étrangère russe demeure ambiguë. La Russie  a depuis longtemps souffert du complexe d'encerclement. Actuellement la formidable montée en puissance n'est pas sans inquiéter Moscou. Aujourd'hui encore l'héritage stalinien tend à être réhabilité. Poutine est demeuré homme du KGB... Soumis à une pression des généraux, demeurés soviétiques dans l'âme, soufrant de l'implosion de l'empire soviétique et de ses conséquences désastreuses sur les forces armées russes,  alors qu'une opinion publique clame pour la première fois, dans la rue son désaccord avec le règime, Poutine joue la carte nationaliste pour se protéger, mais également par conviction. Donc il  veut indiquer urbi et orbi que la Russie dispose des moyens d'affirmer l'indépendance de sa politique étrangère, mais en l'orientant sur l'est et le sud d'où les islamistes posent problème... Pour l'instant le pouvoir russe demeure anti-occidental. Peut-on  même parler d'une paranoïa provoquée par une diplomatie américaine provocatrice?...

    Parmi ces actions, citons le retour d'une présence plus affirmée en Méditerranée qui n'est pas sans conséquences dans le Proche Orient actuel. La Russie, grâce à son alliance avec la Syrie, dispose d'une base navale à LATROUS, second port syrien après LATTAQUIE. C'est également le premier fournisseur d'armement de la Syrie avec plus de 2 milliards de dollars annuels. Ce qui explique l'attitude russe face à l'insurection syrienne actuelle. D'autant que la Russie, tout comme la Chine, considère les Droits de l'Homme  avec indifférence, ce qui choque les belles âmes occidentales., sans émouvoir l'ONU.  Moscou est décidé à poursuivre sa réimplantation plus loin par un détachement de navires de la Flotte de la mer Noire articulé autour du croiseur MOSKVA ( classe Slava) et installant une batterie de missiles antiaérien S-300 PM2 en protection de la base! La tentation russe de la poussée vers les mers chaudes est une constante historique déjà au temps des tsars. Poursuivie par l'URSS s'illustrant dès les années 1980 par la présence de l'ESKADRA en Méditerranée. Quelque peu provocatrice, la Russie expédia même, en 1996  le porte-avions KUSTNETSOV, opérer à proximité des eaux territoriales israéliennes, lançant à deux reprises des patrouiles de FLANKER pénétrant dans l'espace aérien d'HAÏFA (...) La réaction d'IsraëL fut prompte, comme on peut le penser. Une patrouille de F16 équipée en guerre, leur fut expédiée, manquant de justesse un incident qui aurait pu provoquer un impact direct sur la posture israélienne. D'autant que des missiles sol-sol Scud avaient été récemment livrés à Damas, tandis que Moscou s'était engagé à rénover les missiles anti-aériens S-125 syriens. Il ne fait donc aucun doute que c'est avec des armes soviétiques et russes que la poulation syrienne se fait actuellement massacrée...

     

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