• Préparation du débarquement en AFN (1942)

    Les archives possèdent le grand intérêt de découvrir les trous de l'ennemi ou des alliés, après coup...C'est ainsi que les Américains sont entrés en guerre contre les nazis en véritables AMATEURS, le reconnaissant d'ailleurs avec franchise notamment concernant la nullité initiale de leurs services de renseignements. Considérant  le front  du Pacifique  comme  prioritaire, ce qui était logique, le front occidental en pâtit à de nombreux points de vue, tant militaires que diplomatiques où la "naïveté" de Roosevelt se révéla souvent catastrophique ves_à-vis des Russes notamment. Nous y reviendrons.

     Donc , en 1942, les Américains en accord avec les Britanniques organisèrent un débarquement en Afrique du Nord. Mais au préalabre il y avait eu la déplorable  aventure  gaullisto -britannique   de Dakar, où le gouverneur général BOISSON qui avait trahi les gaulistes, prétendit "après coup",avec un bel aplomb, ce que "gobèrent" les Américains, (d'après leurs archives)  prétendre ASSURER DE SA SYMPATHIE FONCIERE ENVERS LA CAUSE ANGLAISE (!!!) EN ouvrant le feu sur la vedette venue en parlementaire? et déclencher un feu d'enfer contre la flotte britannique. En CONDAMNANT  mon  père  à  mort  par ce  que  gauliste  de la première  heure  au  Sénégal?!  A  cette  époque  en effet  les  Américains  étaient  absolument NULS  en informations  les plus  élémentaires  sur l'Afrique, se basant uniquement sur leur rapport avec Vichy,  car de  notoriété publique  BOISSON  VICHYSTE, jouant  initialement double jeu, renversa la vapeur quand le vent tourna en faveur des alliés, comme une majorité de responsables  français  de Vichy d'ailleurs. Il avait  déjà  accueilli  secrètement une commission germano-italienne  à  Dakar, sans  que les alliés n'en eussent connaissance  (Cf les écrits de Jacques SOUSTELLE du BCRA ,  et d'HETTIER DE BOISLAMBERT ( envoyé spécial de De Gaulle à Dakar qui finit par être arrêté et condamné à la forteresse).

     BOISSON fut bel et bien un traitre. Ma mère et mes frères et soeurs en pâtirent ( cf. " la saga d'une génération sacrifiée") Mais l'influence  vichyste avait imprégné  les Américains, ce qui leur fut même reproché aux Etats-Unis, du moins à cause de Roosevelt  lui-même  et  de l'amiral  LEAHY, (dernier ambassadeur à Vichy)  ami  de Pétain  et  de  Roosevelt. D'ailleurs , le grand homme  que fut CHURCHILL fut fidèle  à la tradition britannique ( perfide ALBION), car  après  Dakar, il proposa à WEYGAND de rompre avec Vichy et de   se  mettre à  la tête d'un  gouvernement  dissident en Afrique  avec l'appui anglais (sic) Message que WEYGAND s'empressa de communiquer à Pétain (sic) Churchill  prétendit  alors aux Américains que cela provoquerait la fuite de la flotte et le retournement de Vichy. Comme  quoi  les anglo-saxons  ignoraient primo, que Weygand avait déclaré au Comte de ROSE que Churchill ne méritait aucune confiance , ayant entâché son honneur)) et secundo, que la Résistance en France  tenait  majoritairement  à  De Gaulle en dehors des communistes.

    Sans doute Churchil et De gaulle , se  fiant aveuglément aux  renseignements initiaux concernant BOISSON, VALABLES à cette époque précise, s'étaient montrés d'une témérité inexcusable en TENTANT TROP TÔT de s'emparer de Dakar. Position  stratégique de la  plus  haute importance pour les alliés. Weygand  déclara à un envoyé de  Roosevelt:((nous avons tant de moyens d'aider  les  Anglais s'ils  pouvaient   d'abord enviager d'user de SUBTILITES, à ne pas  tout crier sur les toits.)) A la suite de  l'affaire  de  Dakar, les  soupçons allemands  "étaient  à leur comble"; plusieurs  équipes de militaires  spécialisés et en  tenue civile  circulaient  surtout au Maroc  (une cinquantaine). Ne parlons pas de ceux  de Dakar reçus par Boisson. WEYGAND  s'attendait  chaque  jour à recevoir  l'ordre  de  quitter son poste, sous  la pression  des nazis  sur Vichy et Laval  particulièrement. Lors d'une  rencontre  imprévue  à Casablanca, entre  un diplomate  allemand  et Murphy qui l'avait connu  en Allemagne. Du  nom d'AUER le diplomate pour rassurer l'Américain lui confia qu'il était en mission pour remplacer les Italiens des commissions de contrôle de l'armistice par des ALLEMANDS;  PUIS Auer demanda à Murphy ce qu'il faisait là lui-même. Murphy répondit que cela faisait longtemps que les établissements consulaires n'avaient pas été inspectés et que l'Afrique française dans la situation actuelle allait présenter  un marché intéressant  pour  les produits  américains.

    Ce à quoi AUER se contenta de répondre qu'il serait plus sincère que lui.((Je suis venu ici dans un dessein UNIQUE: persuader l'ÂNE Bâté de Berlin, NOTRE FÜHRER, de  l'importance  de la  Méditerranée et  du Maroc en particulier. Hitler ne  semble  pas avoir conscience de  l'existence de cette zone. Il regarde vers l'EST, jamais vers le sud.)) Weygand  s'attendait  avec ses  adjoints à une attaque allemande  au printemps de juin 1941...Aussi les plans qu'ils demandaient : le soutien américain reposaient-ils sur ce postulat. Grâce à la précison des archives allemandes récupérées après guerre, les alliés n'ignoraient plus  rien  de  leurs ACTIONS  ni de leurs INTENTIONS.Plusieurs surprises les attendaient.

      

    Leurs   documents  révélent que des généraux importants, dont GOERING et GUDERIAN  partageaient  les vues sd'AUER. Essayant  vainement  de  persuader Hitler  de  poursuivre  sur sa lancée, traverser l'Espagne, s'emparer de GIBRALTAR, sauter  le détroit, large  de 15 kilomètres  et  débarquer  en  Afrique aussitôt  après  l'effondrement  de la  France, encore  assommée  sous  le coup de la Blitzkrieg. Par bonheur pour les anglo-sacxons, Hitler, contrairement à Roosevelyt, Churchill, De Gaulle et Weygand n'avait  pas  "l'esprit  africain". Hitler avait  déjà  donné l'ordre de la  gigantesque opération  BARBAROSSA contre l'URSS.

     AUER fut  capturé  par les  Russes  à Berlin. Murpy  avoue qu'ayant  tant  entendu parler de l'Intelligence Service, que  durant  sa mission en Afrique, recherchant  partout  des  agents pour l'aider, il n'en découvrit  aucun... Durant les 20  mois précédant le 4 novembre 1942, jour  où le président Roosevelt l'informa  personnellement  de  son intention  de débarquer en Afrique, l'accord que le diplomate avait passé avec Weygand le fit passer par une affolante succesion  d'espoirs et  de  déceptions, tant  le projet  traversa  de changements...

    La bataille  d'Angleterre  faisait  rage  dans  le ciel  et son  issue était loin d'être sûre malgré l'héroïsme britannique. Le dimanche 22 juin 1941, les blindés allemands  pénétraient  en Russie  dans un bruit  de tonnerre. Les  bombardiers et  la flotte  nippone propulsaient les Américains dans la seconde guerre mondiale. L'accord  Murphy-Weygand permettait  aux  dirigeants français d'utiliser  les FONDS français,  jusque  l  gelés  aux  Etats-Unis  pour  acheter une quantité  limitée  de denrées américaines, dont  ils avaient un besoin urgent. Weygand  suppliait  les  Américains d'obtenir IMMEDIATEMENTdu matériel militaire  car , selon lui, les Allemands projetaient d'occuper l'Afrique du nord au début de l'été 1941.

    Le gouvernement  américain  encore  non  engagé  dans la guerre contre les nazis  manquait du sens de l'urgence exigé par ce qui se préparait. Trois semaines  plus tard, Murphy reçut l'ordre suivant:(( retourner une dernière fois en Afrique du nord, Puis aller à Vichy.,  et rentrer à Washington pour faire un rapport. Affirmer à Weygand que les Etats-Unis  sont prêts à mettre en oeuvre une coopération économique avec les territoires d'AFN.)) En février 1941, des rumeurs  fantaisistes  distillées savamment  par  la propagande  nazi  fit croire à une  invasion  allemande du Maroc; cette  manoeuvre  fut  tellement  bien montée que les Britanniques eux-mês en furent victimes. et l'accord avec Weygand  supprimé... Comment des canulards aussi énormes purent-ils  être  enregistrés avec une au aussi fâcheuse crédulité? MYSTERE...

    Les Américains  à  Washington , encore  plus  que  les Anglais  furent intoxiqués jusqu'à paniquer. Murphy  fut donc expédié au Maroc pour vérifier ce qu'il en était... Le résident , le général NOGUES, preuves en mains lui démontra qu'il s'agissait d'une manipulation (mais dans quel but? diversion pendant la campagne de Russie?) En    attendant ,  ce   fut une                    réussite  dans  le  genre.Un  amiral  français  pariait que  les  Allemands vaincraient l'URSS en DEUX MOIS! Inutile  de  dire  pour  qui étaient de nombreux marins... Le 17 juillet, Roosevelt, en grans secret, à ne transmettre qu'à Weygand, préparait une assistance  militaire à l'Afrique française, notamment  des  avions de combat déjà rassemblés  dans  des colonies anglaises  d'Afrique  ocidentale.

    Churchill  et ses collaborateurs  se méfiaient des généraux français repliés en AFN  aussi  les Anglais  pensaient  ne rien  devoir  expédier en AFN. De  leur côté , les Américains persistaient à penser qu'il était illusoire d'avoir songé à résister  en AFN en 1940 (...) Ce qui  donna  lieu à  des discussions de café du commerce entre les anglo-saxon. Heureusement les plans avec Weygand serviraient au mieux l'Angleterre  tout autant que  les Etats-Unis  et la France. Weygand  et ses cadres   prétendaient  que les  Britanniques  n'étaient pas  plus prêts  en 1941 qu'en 1940 vis-à-vis  de la métropole. Quil  fallait  donc  se  garder d'une intervention prématurée. Cela supposait un renforcement de l'organisation  militaire  française  et de  s'assurer la fidélité de la population arabe et berbère avant de se lancer avec quelque chance de succès, dans une opération d'ampleur de guerre.

    Aussi fut-il d'innombrables  discussions, tractations  entre  les  Britanniques et lesAméricains avant qu'ils aaccordent leurs violons. Pour prouver sa confiance dans les Américains le général Weygand autorisa le personnel consulaire américain à user de codes secrets et d'employer des courriers transportant des documents  scellés, accord  exceptionnel! mais  la pression  et le chantage exercés  par les Allemands sur  Pétain, l'obligèrent à le remplacer en AFN. Weygand  se rendit à Vichy  avec un rapport incendiaire contre la politique de Laval et son avis  sur la suite des oprations sans rien en préciser. Le 22 décembre 1941, Churchill déba à Washington pour parler stratégie avec Roosevelt. Hitler venait de déclarer la guerre aux Etats-Unis. Rentré à Washington le 31 août 1942 Murphy y dév couvrit une ambian ce favorable à nos projets en Afrique française; Mais ça n'était pas du tout cuit, car cela exigeait une traversée Atantique  plein de risques.

    Finalement les deux grands se mirent d'accord.. Le comandant C? BUTCHER, aide de camp du général EISENHOWER,  son confident , déclara plus tard:(( IKE pensait que le 22 juillet 1942 pourrait bien devenir le jour le plus sombre de l'Histoire.)) En effet la situation en Russie n'était pas brillante.Le général MARSHALL lui-même ne manifestait pas ungrand enthousiasme. Bref, uneautre question préoccupait Murphy , seul Américain en AFN au courant de cette expédition . Quand devrait-il informer les génraux français? Ni trop tôt certes mais pas trop tard ce qui pouvait entrainer de sérieux risques. Que signifiait donc DERNIER MOMENT? Roosevelt était enthousiaste et Churchill silencieux. En fait, il fallait convaincre  les officiers  français ayant  prêté  serment de  fidélité  à Pétain que  seule la France primait tout. Mais  ça n'était  pas gagné... Et De Gaulle ne fut même pas mis dans le coup (...)

     Certains officiers d'aviation et de marine français étaient hostiles à DeGaulle; Roosevelt et Churchill  ne voulaient pas  prendre le risque d'un affrontement franco-français...Roosevelt  décida  que  dernier moment  serait 4 jours  avant le 8 novembre. Mais eu égard aux 3200 kilomètres séparant casablanca de Tunis et à l'état  lamentable des possibilités de communication, 4 jours étaient insuffisants.

      

      

    A suivre

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