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Mers-el-Kébir, la véritable affaire Darlan
Après l'armistice, la France ayant trahi son accord avec la Grande Bretagne, Pierre Laval produisit une loi constitutionnelle prouvant qu'il avait prévu la défaite... cette loi confiait au chef de l'Etat des pouvoirs d'un monarque absolu. Pour convaincre les politiques, paniqués, il fit courir le bruit qu'en cas de refus, les Allemands occuperaient totalement la France, refuseraient d'évacuer Paris, de libérer les prisonniers de guerre, s'empareraient sans doute de la flotte , etc. L'Angleterre ne tarderait pas à TOMBER- comme bien des Européens s'y attendaient- La France perdrait l'occasion de "FIGURER HONORABLEMENT" dans l'ORDRE NOUVEAU...(sic)
Cet argument n'eut aucune peine à porter sur des politiciens terrorisés, démoralisés par la défaite et qui n'avaient jamais rien tenté pour préparer la France à la guerre, se reposant sur la Ligne Maginot, sombre stupidité qui avait coûté une fortune et n'était même pas achevée. Certains parlementaires en étaient tétanisés. Malgré des débats violents à la chambre, 569 parlementaires sur 850 sénateurs et députés approuvèrent la loi constitutionnelle. Une PETITE minorité était pour la poursuite de la guerre en se repliant avec la flotte sur l'Afrique du Nord. PUIS on commença même à arrêter certains ayant refusé de signer, tel Guy LA CHAMBRE, ex-ministre de l'AIR. accusé de trahison.!.. Ce patriote dut sa libération à l'action de Robert Murphy en poste à l'ambassade des Etats-Unis demeuré à son poste.
DARLAN, amiral politique ambitieux , devait ses étoiles à la gauche, mais avait bataillé de nombreuses années pour arracher des crédits à des parlements successifs, languides et inefficaces . Grâce à lui, la flotte française devint plus puissante qu'à aucun moment de son histoire; c'était la plus moderne et puissante d'Europe ce dont l'Angleterre était jalouse, redoutant qu'elle ne passe à l'Allemagne , ce qui aurait constitué une catastrophe capable de faire perdre la guerre contre les nazis. Au point que Churchill obsédé, n'en dormait plus. A cette époque les Américains pensaient que si Darlan avait refusé l'armistice , la flotte n'ayant jamais été engagée, tous les officiers de marine l'aurait suivi. De là à savoir s'il aurait rallié De Gaulle , c'est une autre histoire, vu ses ambitions politiques... D'autre part , il était résolument hostile à la Grande Bretagne.
Néanmoins, promit-il aux Anglais et au gouvernement américain, que quoi qu'il arrive, la flotte ne tomberait jamais aux mains des Allemands... ce qui faillit arriver en 1942, obligeant cette magnifique flotte à se saborder dans les conditions que je vous ai contées dans un précedent article. L'obssession de CHURCHILL à ce sujet, lui fit commetre la pire des bavures de la guerre, car, sans avoir prévenu ni De Gaulle ni les Américains, il ordonna l'attaque de MERS-EL-KEBIR contre une partie de la flotte de raid française mouillée en Algérie
Darlan pensait cependant que l'Angleterre ne tarderait pas à être vaincue et qu'il pourrait négocier à ce propos avec les vainqueurs (...) C'est pourquoi cette attaque provoqua chez lui une colère passant toute raison. Les dégâts avaient été considérables et plus d'un milier de marins français furent tués. Darlan fut outragé dans son honneur, car il avait donné sa parole, et De Gaulle non prévenu, protesta énergiquement, car cet événement allait comprommettre durablement son action en vue de la libération, car l'écho fut considérable en France, où la Marine déjà "endémiquement" anti britannique se serait peut-être jeté dans les bras des nazis comme en avait eu l'intention L'amiral de LABORDE commandant l'escadre à Toulon. Fort heureusement, Darlan et Weygand ainsi que les officiers en général étaient encore plu anti-nazis qu'anti britanniques.
Selon les archives américaines de l'époque, ce serait la nomination du général Weygand , officier sans ambitions politiques, au poste de commandant militaire en Afrique du nord qui aurait motivé la mission secréte en Afrique ordonnée par le président Roosevelt à Robert MURPHY qui devait avoir une grande importance en 1942. La misère qui s'annonçait en France, surchargée de réfugiés de toutes natures (nombreux Français de la zone occupée, Pays Bas, belgique, Espagnols anti-franquistes, Juifs européens, Allemands anti-nazis, Autrichiens, Polonais , Tchèques, etc) se pressant dans une région déjà surpeuplée, dans un total dénuement, affamés, dans des conditions sanitaires lamentables à l'approche d'un hiver qu'ils allaient devoir affronter dans des conditions meurtrières. Les opérations militaires ayant réduit les récoltes au TIERS de la normale et d'innombrables agriculteurs en camps de prisonniers de guerre.
Dans un premier temps Roosevelt chargea Murphy d'une mission humanitaire ( vêtements, vivres, médicaments, etc) dont le blocus drastique britannique de l'Europe demeurait un obstacle implaccable. Murphy, en bons termes avec les Aglais réclama un allègement du blocus. ALLEN au nom de la Croix rouge amricaine, prit le contrôle d'une commission de contrôle persuadant la commission d'armistice allemande de ne pas saisir les stocks de secours achetés à l'étranger concernant le carburant, car ni camions , ni chemins de fe rne pouvaient plus circuler en France. Murphy fit ressortir que l'abandon de la population française par ses alliés allait obliger à rechercher d'autres AMITIES, alors que l'hiver fut le pire depuis 90 ANS. Le désespoir risquait même de nuire gravement aux Allemands sur le plan international.
Murphy eut cependant toutes les peines du monde à éveiller quelque intérêt à Washington pour les Français, car les terribles bombardements aériens de la LUFTWAFFE venaient de démarrer sur LONDRES, jetant une ombre sur tout le reste...Nous verrons par la suite comment un événement inattendu put provoquer un basculement au profit des alliés.
A suivre