• Le sabordage de la flotte à Toulon (suite)

    La première réaction de l'amiral DARLAN avait coïncidé avec celle du maréchal Pétain dans sa réponse à  Roosevelt: ((nous sommes attaqués, nous nous défendrons.)) En consequence, le 8 novembre, Darlan organisait la "RESISTANCE", et fait   savoir SECRETEMENT  à l'amiral ESTEVA à TUNIS ((QU'IL Y AVAIT LIEU de considérer  les Américains  comme les premiers agresseurs)) ( témoignage du général JUIN). Mais,  peu après  tandis   que  MARINS et SODATS  se  faisaient  massacrer  par OBEISSANCE  et FIDELITE à VICHY, l'amiral  NEGOCIAIT  AVEC  LES  AMERICAINS. SON SOUCI? N'avoir affaire ni avec les  Britanniques  ni  aux  dissidents. SON BUT? EVITER GIRAUD...

    A 17H 40, le 8 novembre, il autorisait le général JUIN à signer avec le général RYDER commandant la 34° Division d'Infanterie américaine, une suspension d'armes limité à ALGER (...) Dans le même temps, Hitler convoquait Pierre LAVAL, le chef de gouvernement de Vichy, non sans avoir EXIGE de lui, avant son départ, le libre  accès aux aérodromes de TUNIS et de CONSTANTINE  pour  les  avions de la LUFTWAFFE. Pendant ce temps, le général WEYGAND  que Pétain avait rappelé  d'urgence et par l'amiral AUPHAN. Tous  deux  devaient lutter pied à pied, pendant 48 heures, pour TENTER D'OBTENIR DUN CHEF DE L'ETAT une "RENVERSE POLITIQUE TOTALE". Weygand  pressant le  maréchal de  partir  pour l'Afrique  du Nord et  d'y reprendre  la lutte; AUPHAN, avant  tout préoccupé par le sort de la marine de Toumon, était  dominé par le souci de  maintenir, dans l'mmédiat, l es forces  de haute mer en dehors du  conflit qui  venait de  s'ouvrir en  AFN.

    En vérité , son véritable objectif était de parvenir, après RUPTURE ou DENONCIATION, de  l'armistice, à une co-belligérance  avec les  Anglo-Américains. Mais tiraillé entre Weygand et Auphan, d'un coté et de l'autre, les fidèles à LAVAL- ROCHAT, l'amiral PLATON et le général BRIDOUX ( Rochat secrétaire général du gouvernement nommé par Darlan en 1941... L'amiral PLATON pronazi, chargé des relations avec l'occupant...le général BRIDOUX, secrétaire  à la guerre ! Le maréchal hésite, LAVAL n'est pas encore rentré de Münich, mais il  semble  hésiter, paraissant  suivre  Weygand et  Auphan, puis il se reprend et maintient ses ordres de résister aux alliés. Une phrase recueillie par AUPHAN, résume assez bien la pensée   de Pétain et explique sans  les excuser ses atermoiements: ((SI LA GUERRE DOIT DURER 3 MOIS, vous avez raison, MAIS   S'IL  Y EN A ENCORE  POUR 3 ANS, QUE DEVIENDRONS  NOUS? (...))) On sent bien que ça serait la dernière occasion de rompre avec la politique de collaboration... D'autant que l'importance des mouvements des troupes allemandes   signalé en Zone occupée  laisse présager un coup de  force imminent sur la zone dite libre, ce  qui permettrait de constater  la violation de l'armistice.

    Dans cette perspective, dès le lendemain du débarquement  allié en  AFN, l'armée de  terre a pris ses précautions. Un dispositif  d'alerte, depuis  longtemps  préparé par  le général  VERNEAU, chef  d'Etat-Major  général. Un PC clandestin  aménagé à la  FERME de la RAPINE à LEZOUX, près de Vichy - et doté par le  commandant LESCHI d'un réseau complet de transmission- est occupé par l'Etat-Major de l'Armée. Les divisions militaires  sont alertées. Les  troupes sont mises sur pied de guerre, certaines gagnent même dans la nuit du 9 au 10 novembre , des  zones de  regroupement choisies  pour permettre  une "résistance immédiate" et l'organisation  ultérieure  de MAQUIS. Au matin du 10 novembre, Darlan fait savoir qu'il est sur le point de conclure avec les Américains un accord de cessez-le- feu  pour l'ensemble du théâtre nord africain. Et avant même d'avoir reçu de réponse,  il  ENVOIE  UN SECOND   MESSAGE: L'ACCORD  EST SIGNE  ! AUPHAN y voit là l'ouverture politique qu'il attendait: si Vichy  entérine officiellement  ce cessez-le-feu, Hitler réagira sans doute immédiatement, la convention d'armistice sera violée, et le maréchal traitera  avec les Américains ayant le prétexte d'une RUPTURE HONORABLE ; ( on est en plein rêve!) Mais encore faut-il que le maréchal couvre Darlan qu'il avait EXCOMMUNIE; Il allait peut-être s'y décider lorsque de Münich LAVAl téléphonne à ROCHAT;(( NE FAITES RIEN. SI VOUS TRAITEZ AVEC LES  AMERICAINS, JE DEMISSIONNE CAR VOUS POUVEZ VOUS ATTENDRE  AUX PIRES REPRESAILLES. ATTENDEZ  MON  RETOUR.))

      

    Pétain s'incline:(( j'avais donné l'ordre de  se défendre contre l'agresseur. je maintiens mon  ordre.)) Les  fidèles à LAVAL en  profitent  immédiatement. Le général  BRIDOUX, venant d'apprendre les mesures prises par le général VERNEAU- menace  d'envoyer  la garde Mobile à la RAPINE pour faire évacuer l'EM du  PC clandestin et de le ramener à Vichy , Le génral VERNEAU sera arrêté , livré aux nazis, expédié à BÜCHENWALD où il décèdera. Pourtant Auphan  ne veut pas encore s'avouer battu... par fil direct de l'Amirauté il va désormais  s'efforcer de compenser  sysrématiquement l'effet des EXCOMMUNICATIONS qui  vont pleuvoir  de Vichy, en  adressant  à Darlan des  messages interprétant...au mieux, les réactions personnelles ou les sentiments fugitivement exprimés  par L'INFLUENçABLE  maréchal.  On  est en plein délire, ainsi  le désaveu  transmis à 14H30  est-il aussitôt annulé par un premier message clandestin d'Auphan, faisant savoir à Darlan que ((C'ETAIT UNIQUEMENT A CAUSE DE LA NEGOCIATION  EN COURS QU'ON LE DESAVOUAIT mais que dans le fond,ON ETAIT  D'ACCORD  AVEC  LUI...))(sic)

      

    Darlan, rassénéré, répond:((COMPRIS!))  et  offiicellement    câble     à      Pétain : ((J'ANNULE  MON ORDRE ET ME CONSTITUE PRISONNIER  DE GUERRE !)) SANS   TOUTEFOIS  N'EN RIEN FAIRE (...) Auphan en est conscient . La confusion s'empare des esprits. A Toulon comme dans toute la France métropolitaine, les chefs responsables, ne peuvent légitimement attribuer au maréchal Pétain  la moindre  arrière- pensée favorable aux alliés. Mais  Auphan connaissant  la haine  de  l'amiral  de LABORDE  à  l'égard des  Anglais ,pense qu'il n'acceptera  JAMAIS de  rallier l'Afrique  du nord  avec la flotte de haute mer ni  de combattre avec la dissidence. Nous verrons plus loin comment il avait proposé de combattre sous les ordres de ROMMEL(sic). Auphan conclut  tristement: (( Le désaveu officiel, mais tout de même, la COUVERTURE  MORALE;))

    A suivre

      

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