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Drones (suite 2)
Comme "on " vient de me censurer l'article que j'étais en train de vous écrire, je reprends à ZERO, car s'ILS croient me fatiguer, ils le seront avant moi.
Donc je reprends: les drones sont les armes des faucons (au sens propre et figuré) chez les Américains comme chez les Israéliens . En France on n'avait pas encore pensé que ce serait une arme intéressante(sic), pouvant épargner les VIES de nos soldats, donc dans l'opération "SERVAL", nos troupes ont dépendu des Américains , tout comme pour la logistique... En tant qu'ancien grognard, j'ai eu l'habitude de notre impréparation, durant plus de dix ans de guerre (Cf; La saga d'une génération sacrifiée). Ainsi en 1939, nos fantassins n'ont pas disposé de MITRAILLETTES (sic). En matière d'artillerie élémentaire, nous avions encore le fameux 75 de 14-18, alors que les Fritz disposaient du redoutable 88. Nous ne disposions que d'une mitrailleuse (de plus de 20 kikilos) datant de 14-18, alors que les Fritz disposaient de leur terrible Maschineguewher de 34. Nous n'étions pas exactement au niveau des malheureux Polonais, qui furent hachés, mais guère mieux , ce qui explique la suite. Je n'entrerai pas dans le détail , ce serait trop long. Notre seule Arme à la hauteur fut la Marine , une des meilleures au monde de l'époque.
Depuis De Gaulle, un des précurseurs de la guerre blindée, considéré comme utopiste par Pétain, lui-même ministre de la guerre des annéess 30, et du triste GAMELIN, c'est le président du conseil Paul RAYNAUD qui prit tardivement la décision de nommer De Gaulle secrétaire d'Etat à la Défense en 1940 (...) . Les carottes étant cuites, on connait la suite. L'IMPREPARATION a été une constante chez les Français, pourtant bien renseignés sur sur l'état du monde à chaque époque. Notre point fort c'est l e système D et une bonne chair à canon.
Bref, coupons là. Si les drones sont redoutables, ils ne constituent pas l'arme absolue. Contre des insurgés , sans défense aérienne organisée et moderne, ils obtiennent un premier résultat appréciable : faire changer de camp la terreur. Grâce à un journaliste du New York Times kidnappé en 2008, au WAZIRISTAN , pendant 7 mois, qui fut l'un des premiers Occidentaux à décrire les effets de la surveillence létale PERMANENTE produits sur les populations qui la subissaient, nous savons ce qui en était. Evoquant un "ENFER SUR TERRE", il ajoute:((les drones étaient terrifiants. Depuis le sol, il est impossible de déterminer qui ou quoi ils sont en train de traquer pendant qu'ils décrivent des cercles au-desus de votre tête. Le bourdonnement lointain du moteur sonne comme le rappel constant d'une mort imminente.))
Tous les témoignages accumulés dans cette règion par les auteurs du rapport "VIVRE SOUS LES DRONES", établi en 2012, vont dans le même sens: ((tout le monde a peur tout le temps. La simple présence de drones en l'air , même de nuit , terrifie les populations. Un habitant de DATTA KHEL- une localité frappée à plus de trente reprises par les drones au cours des trois dernières années- ajoute, à propos de ses voisins:((beaucoup ont perdu la tête (...) ils demeurent enfermés dans une pièce. Demeurant cloîtrés comme des prisonniers .))
Mais il y a un MAIS, car les drones ne sont pas infaillibles. certes ils infligent une terreur de masse, infligée à des populations entières. Il y a les terribles dégâts collatéraux, provoquant deuils, colère et décombres. L'enfermement psychique provoqué par ces cercles invisibles que tracent au-dessus des têtes les tournoiements sans fin de véritables miradors volants. En effet, les opérateurs des drones, situés à des milliers de kilomètres, pratiquent les 3 HUIT pour maintenir cette permanence.
Le BUREAU SCIENTIFIQUE de la défense américaine déclare (ce que nous avons vécu , nous Français, en Indochine, puis en Algérie, ) (( les chefs ennemis ressemblent à n'importe qui d'autre; les combattants ennemis ressemblent à n'importe qui d'autre; les véhicules ennemis ressemblent à des véhicules civils; toutes les installations ennemies ressemblent à des installations civiles ou à des caches soigneusement camouflées)) Alors?....
En 1956, ma mission dans une escadrille de T6 revenait(entre autres...) un "peu" à jouer au drone habité, au-dessus du Maroc; j'étais hors des clous; mais pouvait-on accepter que les katibas de salopards hébergés au Maroc, s'infiltrant de nuit en Algérie pour assassiner ESSENTIELLEMENT des civils, puissent rentrer pénardement à l'abri en toute impunité? Si j'avais disposé de drones REAPER, par exemple, c'eut été sans danger et nous aurions pu traquer jour et nuit ces assassins. Si j'avais été pris en défaut, c'était conseil de guerre, forteresse, etc. De toute façon, en choisissant cette mission je fus considéré comme un agent en mission à ses risques et péril , sans autre considération, ni moindre avantage; ça devait demeurer secret. POINT.
Les outils de la géoraphie humaine et de la sociologie au service d'une politique ERADICATRICE où la "SURVEILLANCE PERMANENTE" permettent le dépistage des INDIVIDUS DANGEREUX. Un patient travail d'archivage des vies amasse progressivement les pièces d'un dossier anonyme qui, une fois une certaine épaisseur atteinte, vaudra CONDAMNATION A MORT...Ceux que l'on finit par tuer" ce sont des gens dont les actes ont rendu évident, au fil du temps, le fait qu'ils reprèsentent un danger". Mais tout le problème réside dans cette capacité revendiquée de convertir adéquatement une image construite par compilation d'indices probables en STATUT CERTAIN DE CIBLE LEGITIME. Le dispositif et la méthodologie présentent des LIMITES PATENTES. Les bavures sont possibles... NOTHING PERFECT... Résultats de traques ciblant des téléphones par exemple (KATE CLARK, the TAKKAR attack, Targered Killingnd the parallel worlds of US INTELLIGENCE and AFGHANISTAN. Afghanistan analyst network, juin 2011, cité par Derek Gregory.)
ALEA MORAL : l'homme invisible peut-il être vertueux? S'il persiste à se dire vertueux, à se considérer comme tel, y compris à ses propres yeux, de quel redéfinition de la vertu aura-t'il besoin ? L'ETHOS MILITAIRE TRADITIONNEL avait ses vertus cardinales: courage, sacrifice, héroïsme... Ces valeurs avaient une FONCTION IDEOLOGIQUE CLAIRE: rendre la BOUCHERIE ACCEPTABLE- MIEUX, GLORIEUSE. Il fallait et il faut TOUJOURS développer l'esprit de sacrifice, ce dont ne manque pas les ISLAMISTES.
En fait, le militaire connaît la musique, ça n'est pas un sophiste adepte de sémantique; mais il y a deux sortes de militaires, ceux qui exposent leur vie et les autres ( dans l'armée de l'air on parle des PAILLEUX ( personnel à terre) qui sont pourtant ESSENTIELS , par comparaison aux Personnel volant). dans toutes les armes il existe deux catégories. Les opérateurs de drones sont une nouvelle race, efficaces mais pas glorieux, qui doivent finir par se poser des questions... Mais c'est oublier que la guerre n'est pas un jeu; ce qui compte : c'est le RESULTAT. Il ne recherche jamais l'héroïsme , il fait pour le mieux en fonction de sa CONSCIENCE essayant de demeurer logique et de conserver son sang-froid. La valeur morale évoquée par CLAUZEWITZ était un horizon indépassable; guerroyer, c'est apprendre à mourir. Ce ne seront jamais les drones qui pourront aller fouiller les trous avec des fourchettes à escargot, les tranchées et autres caches occupés par l'ennemi. Se poser le problème éthique sur ce sujet est chimérique , même s' il apparaît moral. C'est pourquoi les combattants ayant connu le CONTACT, ont souvent des cauchemars...