• Déclin inéluctable de la Défense européenne

    Généralement, les Etats Ruropéens, depuis l'implosion de l'URSS, et parfois même avant, ont rarement considéré les problèmes de la défense comme prioritaires. L'ennemi communiste ayant disparu, le monde allait enfin connaître la paix... On observa alors un relâchement général. Les Allemands souffrant du complexe consécutif à la honte du nazisme et répugnant au retour du militaire, confiant en l'Amérique pour sa défense, d'autres Etats par pacifisme utopique  ou indifférence, pratiquant la politique de l'Autruche. Quant aux Français, souvent antimilitaristes voire hostiles à l'Amérique à laquelle pourtant ils doivent leur liberté chèrement payée par les GI, ils ont cependant, ainsi que les Britanniques, maintenu un minimum accepptable dans leur buget de de défense (2% du PIB). ce qui ne fut le cas d'acun autre Etat de l'Union Européenne...

    Depuis bientôt une dizaine d'années, nous assistons au long déclin stratégique de l'Union Européenne, incapable d'harmoniser une défense crédible, pour diffèrentes raisons, par refus de mutualisation sous prétexte de souveraineté (les britanniques ne l'acceptant que lorsqu'il s'agit des cousins américains), par manque d'une Europe politique unie,  incapacité de se renouveler stratégiquement ainsi que par réduction budgétaire, bien avant la crise...Constat particulièrement regrettable de la part de l'Allemagne, première puissance économique  européenne, traînant les pieds pour toute participation dangereuse (les Allemands manifestant une tendance à l'isolationisme difficile à réduire...)

    la crise de 2008 n'a fait  qu'agraver une situation déjà préoccupante et signalée antérieurement. Souvent rétifs vis-à-vis de l'Amérique, surtout en France, les européens comptant sur les Américains pour les défendre, se contentant du rôle de supplétifs, sans complexes. Or le contexte mondial actuel avec la mondialisation des conflits larvés, religieux , idéologiques ou d'intérêts, sont de véritables abcès susceptibes d'exploser de manière apocalyptique. Actuellement, aucun Etat européen n'est capable d'engager seul l'ensemble de deux brigades de combat et de le faire opérer toujours seul, pendant deux mois... Pourtant,  s'il était possible simplement d'additionner soldats, blindés, artillerie, aviation ou marine nationale, la défense européenne pourrait être la deuxième puissance militaire mondiale. Malheureusement, depuis le sommet de COLOGNE en 1999, ayant abordé l'élaboration d'une  politique efficace de défense, peu de résultats ont abouti. L'Europe demeure une Tour de babel, malgré les CENT milliards globalement dépensés annuellement pour la défense européenne...Sans révolution du concept stratégique, l'Europe ne deviendra pas puissance militaire crédible.  Et pour les Etats Unis l'Europe ne constitura plus le centre de gravité géostratégique qu'elle occupa jusqu'à l'implosion de l'URSS. D'autant que "l'éruption chinoise" a modifié les plans... Considérant l'incohérence des capacités nationales ainsi que des taux de disponibilité des forces, quand ça n'est pas du refus de certains Etats de participer aux interventions à risques, sous de fallacieux prétextes ( CF; l'exemple de l'intervention libyenne)que peut on attendre? Plus grave, c'est d'un REARMEMENT MORAL URGENT dont a besoin l'Europe, se croyant à l'abri derrière ses murailles poreuses... D'une prise de conscience que la défense de ses intéêts, voire même de sa survie, dépend du MENTAL de ses peuples. Malheureusement, la persistance de la crise depuis 2008, a altéré le moral de ses populations obnubilées par une récession déjà inexorable pour certains. Dans un contexte plus que morose, sous une pression soutenue des américains, a surgi le concept de "SMART DEFENSE", alors que la mise en commun des ressources impliquant la SPECIALISATION des Etats selon les fonctions, les aptitudes et les moyens disponibles compliquerait l'exécution. A priori  alternative séduisante, dans la pratique cette conception IMPOSE IMPERATIVEMENT un niveau de coordination exemplaire entre les différents participants. La mise en cohérence des forces, considérant les différences de culture militaire, des matériels et d'armements non standardisés, des langages de communication (actuellement l'anglais s'est imposé mais est loin d'être maitrisé par tous les Etats) demeurent un problème qui sera lent à résoudre, exigeant notamment une coopération industrielle au niveau des matériels. Ainsi Christian MONS, PDG de Panhard, rapportant  dans la revue CHALLENGE des discussions menées avec Renault Trucks Defense, avec qui des pojets de joint-venture sont évoqués, ainsi qu'avec NEXTER, évoque la marginalisation des industriels français: ((Nos concurrents étrangers, entre autres anglo-saxons, mais aussi allemands, atteignent des dimensions qui nous marginalisent un peu aujourd'hui. ON NE JOUE PAS DANS LA COUR DES GRANDS)) En fait,  même les Suédois nous dament le pion avec leurs véhicules chenillés blindés. Chacun défend sa paroisse alors qu'il serait urgent de coopérer comme l'ont fait les créateurs d'EADS. Les exemples libyens et de la FINUL au Liban, ont illustré les graves lacunes d'Etats engagés en ordre dispersé, parfois même sans munition suffisantes pour accomplir leur mission, voire liaisons assurées. Le concept de"SMART DEFENSE" est donc limité aux missions de DEFENSE TERRITORIALE ayant justifié la création de l'OTAN dans le cadre de l'intérêt de ses membres. Ensuite on en revient toujours aux problèmes de politique étrangère différant entre les Etats européens, notamment ceux non disposés à expédier leurs hommes au casse-pipe sous diférents prétextes, fallacieux ou électoraux... Faut il donc accepter cette éventualité apparue lors de l'intervention en Libye? Alors que chaque Etat dispose de sa propre voix au Conseil? Il est évident que sans une révison drastique, imposant une discipline totale, l'Europe demeurera une Tour de babel.

    Google Bookmarks

    Tags Tags : , , , ,