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Débarquement allié en AFN - Darlan
Les retards de communication dues aux lacunes des Transmissions de l'époque provoquèrent des déceptions chez les Français attendant impatiemment les Américains. Le manque de moyens de transport empêcha la phase prévue en Tunisie, favorisant les Allemands. Murphy , envoyé spécial et "secret" de Roosevelt fut chargé de travailler comme adjoint d'EISENHOWER en qualité de "directeur en exercice" de la section des "Affaires Civiles" et conseiller du général EISENHOWER. Il fut le premier civil dans l'histoire américaine à servir dans l'Etat-Major d'un chef de guerre sur le théâtre des opérations avec accès à toutes les informations militaires.
Ayant été relevé de toute responsabilité envers le Département d'Etat, le Président lui ayant enjoint de communiquer directement avec lui et EISENHOWER, De 1942 à 1943, certains documents importants ne furent pas archivés, contrairement à ce que firent les Britanniques avec leur Foreign Office...Parmi les directives reçues, il s'agissait de sauvegarder la souveraineté française en Afrique afin d'empêcher son invasion par les forces de l'AXE. Aucun changement ne sera envisagé dans l'administration française civile. Toute résistance au débarquement américain sera brisée par les armes.
Les forces américaines fourniront aussi rapidement que possible le nécessaire à celles des troupes françaises qui se joindront à elles pour s'opposer à tout accès de l'Afrique du nord française par nos ennemis communs. Le gouvernement américain garantira soldes et allocations, indemnités de décés et pensions à ceux des Français, officiers, sous-officiers de terre et de mer, ainsi que fonctionnaires civils qui se joindront aux forces expéditionnaires américaines. Pour éviter tout heurt, l'expédition américaine ne comprendra aucune des forces du général De Gaulle...
Cette directive contenai t les germes d'une déception pour les Français, donnant l'impression que l'expédition était entièrement américaine bien que ses organisateurs eussent pleine conscience qu'elle dépendrait dans une LARGE MESURE des troupes britanniques... Grâce au général DONOVAN, dit "BILL le sauvage", Murphy put disposer enfin des derniers appareils de transmission sophistiqués et légers. Dont un fut installé dans le grenier du consulat général de Casablanca, dont les fonctionnaires s'inquiétèrent de cette contravention aux règlementsde l'administration civile américaine...!!!
Pearl Harbour avait rallumé les espoirs de certains patriotes français (enfin une petite minorité...) néanmoins, durant les onze mois suivant, pas un jour ne passa sans que Murphy et son équipe ne reçoivent des offres de collaboration; certaines raisonnables, d'autres absolument inacceptables (...) Les mobiles de ces Français étaient divers(...) Une minorité était royaliste, espérant rétablir la monarchie pour le Comte de Paris (.nous verrons commen tils étaient organisés par les Britanniques en un commando style BUCKMASTER, ce qu'ignoraient les Américains...) Beaucoup supportaient la république promise par De gaulle. Une majorité continuait à défendre ouvertement l'Etat autoritaire de Vichy. Un seul lien liait cependant tous ces patriotes, le désir de vaincre l'Allemagne et l'Italie et libérer la France... Ils conspirèrent donc pendant près d'une année avec cette équipe américaine "infiltrée"... Un bloc de 500 résistants s'était organisé autour d'un noyau baptisé "groupe des cinq (?) permettant les contacts avec la résitance clandestine d'Alger. Ils recrutaient au Maroc, en Tunisie et dans le reste de l'Algérie. Il y avait également un groupe " occulte" de gaulistes drigé pa rCAPITANT, imprimant et distribuant le journal clandestin COMBAT. Une méfiance existait entre les CINQ et les gaulistes.
En 1942, les Américains étaient surtout préoccupés par le contrôle de la mise sur pied de l'appareil militaire français fort de 125000 hommes entrainés et expérimentés. (terre, marine et aviation comprises) auxquels s'ajoutaient environ 200000 réservistes en grande partie arabes. Les officiers de marine et aviateurs étaient en majorité anti-gaulistes ainsi que bon nombre d'officiers de l'armée de terre, avec lesquels j'ai combattu dans un régiment algérien glorieux (7° RTA) où la majorité des cadre s étaient encore vichystes au moment du débarquement en Provence...
Durant cette même année les activités du groupe des cinq devenant de plus en plus subversives sa clandestinité fut de moins en moins assurée. Une petite minorité de Français nazis voyait grandir ses craintes quant à l'avenir....Les mouchards et corbeaux de l'Axe se glissaient partout... Certains pro-américains furent arrêtés et fusillés après jugement sommaire (de la police de Vichy). Murphy et les siens redoutaient les extrêmistes de Vichy dont les MILICIENS. Ainsi, de nombreux subalternes sabotaient-ils discrètement les dispositions prises par leurs chefs... Il n'était pas facile d'évoluer et de collaborer avec cet éventail de Français d'origines aussi disparates dont la "légéreté habituelle" (archives américaines) était aggravée par des sentiments complexes: conscience de leur défaite, humiliation, exil, etc. Mais sans leur généreuse assistance, rien n'aurait été possible (archives).
Il est impossible de pouvoir rendre hommage à tous les patriotes ayant facilité le débarquement . Le poste spécial créé pour Weygand en 1940 , supprimé en 41, fut occupé par un "homme" à DARLAN, l'amiral Raymond FENARD. Faute de prise sur le sommet,, il fallut passer au crible l'attitude d'un grand nombre d'officiers de marine et de terre, afin de pouvoir les classer en ADVERSAIRES ou ALLIES éventuels, voire en INDECIS... Contre toute vraisemblance , MURPHY espérait encore en 1942, rallier à la cause, le résident général du Maroc, Auguste NOGUES, général à 5 étoiles. ce général plein de sagesse, dont l'expérience marocaine s'étendait sur plusieurs dizaines d'années, à qui tous les problèmes compl exes du pays étaient familiers aurait été d'un appui d'une valeur inestimable s'il y avait consenti ( dixit Murphy)
Lorsque Murpy dans une ultime tentative pour le convaincre ,lui demanda ce qu'il ferait si une force américaine de 500OOO HOMMES bien équipée, avec avions, chars , artillerie et flotte de guerre débarquait, NOGUES eut une réaction explosive: (( Si vous le faites , je vous opposerai toute la puissance de feu dont je dispose.La France ne peut plus participer à cette guerre (...) )) Ce qu'il fit, provoquant de lourdes pertes inutiles. La défense de la côte maritime d'Afrique du Nord incombait à la marine aux ordres de l'amiral MICHELIER, qui donna donc du fil à retordre aux envahisseurs...qui coulèrent plusieurs unités...
Les Américains se tournèrent alors vers le général Emile-Marie BETHOUART, qui n'était que divisionnaire à Casablanca, qui entreprit courageusement de neutraliser son supérieur dans la nuit du débarquement. Malheureusement , pas fait pour cet emploi , il laissa s'évader Noguès... qui organisa la résistance! Noguès posait un grave problème, celui d'un trop puissant adversaire, mais l'amiral DARLAN était bien plus inquiétant. Détenant tous les pouvoirs il pouvait être beacoup plus nuisible.
A suivre