chevaliers du guet réveillez vous!

Ceux parmi vous qui ont suivi hier l'émission "c'est-à-dire" de CALVI sur la 5 ont pu voir, pour une fois, une analyse de notre DEFENSE objective, bien qu'avec quelque euphémisme pour les initiés. Ce blog a été principalement créé pour pallier le manque d'information cractérisant nos médias concernant les questions de défense, aussi bien nationale qu'européenne. Les revues militaires bien informées étant en France quasi confidentielles. D'autant que le sujet ne fait pas partie de ceux préoccupant nos concitoyens. Cependant tardivement et traditionnellement, il arrive qu'un journaliste prenne l'initiative de tenter de réveiller les "chevaliers du guet" endormis sur leurs remparts. Les démocraties ne sont jamais prêtes à combattre.

Lors de la fin de la guerre froide, les démocraties occidentales se sont empressées de baisser leur garde et sous prétexte de créer une armée professionnelle (France),nécessaire avec le progrès technologique en cours, ont réduit les effectifs de façon drastique, le budget de la défense suivant la même tendance.Et pendant le même temps, les Etats dits émergents réarmaient à outrance : en Afrique, en Asie, en Amérique du sud, etc. Réarmement auquel les Etats occidentaux participent avec ardeur dans tous les domaines, ainsi que les Russes et les Chinois.La fin du service national a coupé le lien Armée-Nation et les jeunes générations ne sont pas éduquées en vue de SERVIR et de risquer leur PEAU pour qelque cause que ce soit. Ni à l'école, ni dans leur famille.

Ce qui est grave, c'est que les "civils" croient benoîtement que la défense nationale ne concerne que les "PROFESSIONNELS", ce qui est de nos jours plus que jamais une erreur étant donné le type de guerres auquel nous sommes et serons encore longtemps  confrontés.Chaque citoyen doit se sentir concerné; la liberté n'est JAMAIS un acquis définitif , comme l'histoire n'a cessé de nous le démontrer. Quitte à passer pour un radoteur, je cite donc à nouveau l'exemple suisse et l'israélien, dont nos politiciens insouciants feraient bien de s'informer. C'est en effet dans cette voie qu'il faut réorienter notre défense nationale. Tout en ménageant une force d'interventon extérieure en cas d'OPEX.

Il est actuellement impossible à un Etat d'intervenir avec ses seuls moyens dans un conflit en dehors du territoire national. En effet l'Europe n'ayant pas pris à temps les mesures indispensables à la création d'une "armée européenne", nous ne pouvons agir qu'en coalition avec des alliés. Les armées européennes ne sont que supplètives des forces armées américaines. Nous l'avons encore vu lors de l'affaire libyenne. Sans la logistique américaine, c'eut été un flop. Bien avant la crise, des hautes autorités miltaires, généraux, amiraux, ingénieurs d'armement, avaient pourtant prévenu nos politiques. Qui ont préféré bouffer la cagnote sous Jospin, puis réduire le budget par la suite, tout en continuant à expédier des OPEX aux quatre coins du globe; souvent pour des interventions qui ont consisté à transformer nos gars en cibles pures et simples, ce qui fut désastreux pour le moral d'unités de combat. Ainsi  se déroulèrent  nos interventions dans les Balkans, où toutes les unités européennes eurent à subir sans pouvoir riposter pendant des périodes qui ne furent pas glorieuses. L'ONU est devenu impuissante et la guerre demeure toujours aussi abominable, surtout contre des fanatiques.

L'Occident, sous prétexte qu'il déteste la guerre, ce qui est normal, ne sait plus la faire et surtout ne s'y prépare plus. Les conséquences touchent tous les recrutements, du bas en haut de l'échelle. Les conséquences  ce sont fait sentir dans tous les domaines. D'autant que ce sont toujours les mêmes qui dansent au bal des pompiers, surtout pour l'armée de terre réduite à sa plus simple expression. De plus, comme sous la royauté:(( Pas d'argent, pas de suisses)). Or avec des armées modernes, la logistique coûte une fortune, car nous ne voulons pas guerroyer comme l'ennemi  se souciant peu des pertes, alors que  ménageant la vie de nos hommes, nous avons des exigences en matériels, engins et munitions modernes. D'anciens grognards comme ceux de ma génération qui ont fait entre dix et quinze ans la guerre, sous tous les cieux, constatent avec étonnement le traitement réservé à nos jeunes camarades tués au combat actuellement, où pour la première fois la république semble découvrir l'importance de la vie d'un individu. Non que ce soit condamnable, mais qui se souvient des millions d'hommes disparus lors des conflits mondiaux? Où parfois plus de mille hommes décédaient chaque jour, sans parler des blessés et des invalides? S'il avait fallu faire des cérémonies lors de la guerre d'Indochine, puis lors de celle d'Algérie, la métropole serait devenue un funerarium permanent. Ce qui pour le moral de la nation eut été désastreux. Autres temps, autres moeurs...

Dans les conflits actuels, les règles ne sont pas les mêmes pour nos soldats respectant les conventions de Genève et autres, et l'ennemi se comportant comme les pires barbares. Les dés sont pipés...Les motivations également, ce qui explique le fanatisme des uns et la réserve des autres. Un soldat ayant la foi, vaut dix professionnels attendant leur solde en fin de mois, bien nourris et soignés avec humanité, a écrit Régis DEBRAY le second du CHE.

Ce qui explique également que des soldats au contact finissent par péter les plombs dans certaines circonstances...Surtout quand les ordres des politiques sont donnés verbalement, mais que les militaires chargés de les exécuter soient seuls responsables, comme en Algérie par exemple.

Certains intellectuels ont critiqué notre intervention en Libye, évoquant la chienlit en résultant dans le Sahara et le Sahel.Les mêmes aujourd'hui devant le véritable génocide que subit le peuple syrien réclame une intervention militaire... avec qui, puisque Russes et Chinois complices du règime s'y opposent? En Tunisie, les salafistes continuent à inquièter les citoyens pacifiques qui sont majoritaires dans ce pays; ça n'est plus notre problème et pourtant que d'anatémes pour n'être pas intervenus; toujours de la part des mêmes milieux...Ainsi va notre époque!