• Quid des Touaregs?

    Nous voici donc au pied du mur au Mali, comme votre humble serviteur vous l'avait prédit. Quand nous nous sommes engagés au Mali, "l'armée"malienne avait subi un échec cuisant de la part des Touaregs qui n'entendent pas se soumettre à l'autorité malienne et réclamant leur indépendance. Le gouvernement français le savait.  Le problème ethnique se pose depuis plus d'un demi-siècle. Les fiers touaregs se veulent un "PEUPLE" (blanc ou métissé) mais avec une culture et une organisation interne spécifiques. N'oublions pas qu'il existe encore chez eux des esclaves noirs... La politique française dans le massif du Hoggar, au temps de la colonisation, avait consisté en une protection des Touaregs  dans le respect de leurs institutions. L'Etat malien tel qu'il a résulté des décisions prises après l'indépendance est donc, comme dans de nombreux endroits en Afrique, une erreur (au moins ethnique...) Bref, les Touaregs ombrageux ne veulent pas se soumettre à une autorité noire...Et  le  Mali  est  une   création  artificielle  et contestée.

    Donc, actuellement, "l'armée malienne", toujours en pointillés... ne peut toujours pas pénétrer dans KIDAL tenu par les Touaregs. Cette situation est gravissime quand on connait la situation intérieure du Mali.Notre  opération n'a pas réussi à unifier le MALI et nos militaires ne sont pas chargés de règler le problème politique interne d'un Etat indépendant. D'ailleurs nos forces demeurent pour l'instant "hors du coup". C'est là que le bât blesse... Car il faudrait au minimum que les Touaregs bénéficient d'une AUTONOMIE, voire d'une INDEPENDANCE, si l'ONU et les populations concernées donnent leur accord (...) Malheureusement ça n'est pas évident. Primo, tant que l'armée malienne ne sera pas rétablie dans son "UNITE", le "gouvernement malien" ne bénéficira pas de sa sécurité intérieure. Tant que le même gouvernement malien sera incapable de convaincre les Touaregs de se soumettre à un règlement agréé  par les  deux parties, je plains le millier de soldats français stationnant au Mali...Ne parlons pas de la situation du gouvernement français !

    Comment se sortir de ce piège? Nous ne pouvons pas , seuls, décréter l'indépendance des touaregs! Nous ne pouvons pas non plus décider "seuls" que le Mali rentrera dans ses frontières  "théoriques", sans provoquer un nouveau conflit. Il est plus que certain que les Touaregs ont du accueillir des éléments rebelles "armés" (d'origines variées...) afin d'aider les Touaregs à prendre leur indépendance. Les élections prévues risquent  d'accoucher d'un échec car la population ayant fui le pays n'y retournera pas sans l'assurance d'y retrouver un état de paix. D'autre part, la situation dans le Sahel demeure inquiétante . Les récents attentats au Niger sont une  véritable   provocation à l'égard de laFrance,  menaçant d'étendre le conflit. Or, nous replier serait une défaite cuisante. Même  lorsque  les troupes dites de l'"ONU" seront prêtes, ces unités africaines  ne seront  pas capables  de tenir cet immense territoire.

    Telle  est la  réalité  actuelle. Par expérience , nous savons que dans des cas semblables, l'ONU n'est pas capable de résoudre les problèmes, ni en Somali ni au CONGO, etc. ALORS? Affaire à suivre...Mais sale temps pour le général Hollande: gagner une bataille ça n'est pas gagner la guerre.

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