• Puissance aérienne et guerress asymétriques

    Dans un précédent article, nous avions dénoncé la différence entre panoplies occidentales et celle des insutgés. Ces derniers , bien que ne disposant d'aucune aviation tenaient tête aux forces modernes dont nous avions le monopole absolu. Mais l'ennemi combattant sans uniforme, se mélangeant constamment au sein  des populations civiles, les prenant parfois résolument comme boucliers humains rendaient notre combat particulièrement difficile. A 18 ans , lors du débarquement en Provence, j'avais  aidé comme orienteur à placer un team allié  d'appui aérien pour empêcher les blindés allemands de pouvoir rejoindre les plages de débarquement. Mission accomplie avec les redoutables escadrilles deTHUNDERBOLT. J'en avais été ébloui et  conclu que cette façon d'opérer, reprise aujourd'hui en Afghanistan était une manière   très efficace lorsqu'aucune artillerie n'est à portée de tir d'appui des troupes au sol. En l'occurence une divison parachutiste américaine aéroportée entre Vidauban et Le Muy. Mais nous étions en guerre symétrique. Lors des opérations de la prise de Marseille, intégré dans un régiment d'infanteri de la 3°DIA (1° Armée française) je perdis l'ocasion de me retrouver dans cette situation derrière les lignes ennemies. Et jusqu'à l'armistice je n'ai plus été témoin du moindre appui aérien. Mais ma vocation d'officier spécialisé dans l'appui aérien vient de ce premier contact.

    C'est en Indochine que j'eus de rares occasions de diriger depuis le sol des bombardements pour protéger mon "quartier"par des bombes  clusters larguées de nuit lors d'attaques de postes isolés. Toujours la même efficacité et des dégâts humains sévères chez les Viets. En ce temps-là nous n'étions pas importunés par les journalistes, dont je n'ai vu la queue d'aucun d'eux durant trois ans. Ce qui explique que les méthodes employées fussent souvent redoutables pour les populations au milieu desquelles les viets retranchés nous occasionnaient de lourdes pertes, bloqués que nous étions dans la boue de la rizière, obligés de nous replier en rempant dans la boue à la recherche d'un abri. Les bombardements au napalm étaient terribles et la précision de nos bombardiers , souvent approximative. En général nous avions confiance dans les chasseurs de l'Aéronavale pour la présion et la prise de risque. Donc la population française qui se foutait complètement de ce qui se passait à plus de 15.000 kilomètres de l'hexagone n'était jamais intervenue pour nous traiter de barbares. Puis progressivement, le centre de gravité des conflits se déplaça désormais dans les toutes PUISSANTES OPINIONS PUBLIQUES occidentales grace aux journalistes pas tous copréhensifs ou alliés (euphémisme).Notre combat commença à devenir plus  dangereux pour nous, en première ligne. Ce qui était toléré car ignoré à l'époque ou considéré comme tout simplement la guerre: point!. Qu'on ne puisse la  faire sans casser des oeufs déclancha les cris d'orfraie des âmes compatissantes dont les politiciens nous avaient expédiés au casse-pipe sans état d'âme.

    Il est un fait, que moins durement que les soviétiques et les Américains dans ce domaine, nous étions obligés de faire règner une espèce de terreur en nous prenant autant aux civils qu'aux combattants de ces guérillas que nous retrouvâmes en Algérie. Au Vietnam ce fut pire car nous avons connu la guerre asymétrique puis finalement bel et bien la guerre classique dite symétrique où nous nous sommes retrouvés minoritaires face à une armée viet supérieurement armée et résolue, sans état d'âme pour sacrifier BODOÏS(soldats réguliers) et populations civiles pour la cause, suivant les méthodes communistes impitoyables.

    Ce fut considéré comme INACCEPTABLE. Il aurait fallu donc faire une guerre en dentelle entre gentlemen. Et l'Occident est entré dans une phase de son histoire où la  dimension SOCIALE et HUMAINE de la stratégie l'emporta sur la dimension militaire... dès lors, nous devenions sinon impuissants mais beaucoup plus vulnérables voire transformés en cibles obligés de  prendre des risques beaucoup plus grands. De ce fait nos pertes s'accrurent et le temps travailla en faveur de la guérilla. La supériorité technologique aérienne occidentale, tant en matériel qu'en DOCTRINE et TACTIQUE n'y pouvait plus rien . Ceux qui ont vécu ces épreuves ne les oublieront jamais. Des intellectuels bien au chaud à Paris et ailleurs sont devenus les maîtres, introduisant une sensibilité largement orchestrée par les médias oubliant que les Viets comme les fellaghas se sont comportés comme d'horribles bouchers, à l'égard de leurs propres populations. Les soldats ont dès lors été considérés comme des ilotes ou des mercenaires dont c'était simplement le rôle de mourir...

    Le choix des avions convenant à ces types de guerres aurait du intervenir bien plus tôt; en effet utiliser des chasseurs à réaction pour ces missions exigeant une précision métrique et une grande maniabilité fut un non sens  onéreux . Ayant fait la guerre d'Algérie dans une escadrille de T6 ( avion  école à Hélice américain transformé en chasseur d'appui au sol) j'ai pu pendant deux ans vérifier que ces avions convenaient mieux  que des réacteurs trop rapides, moins maniables pour ce jeu du chat à la souris. Nous étions armés de deux mitrilleuses, de roquettes de 60M/M et parfois de paquetages de bombes de dix kilos. Notre escadrille n'a jamais eu à bombarder villages, douars ou mechta isolée non vérifiée. En dehors de missions spéciales et de surveillance de la frontière algéro-marocaine, nous n'avons attaqué par surprise des katibas à découvert franchissant les frontières dans un sens ou dans l'autre ou appuyé des attaques d'unités terrestres avec efficacité.

      

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