• Le sabordage de la Flotte à Toulon (suite)

    Mais dans la marine,moins  encore qu'ailleurs, la gravité d'une crise ne saurait être une raison suffisante pour qu'un simple contreamiral-fut il ministre ( AUPHAN) prenne  le pas sur plusieurs amiraux à 3 ou 4 -étoiles... Aussi  Auphan prépare-t'il  deux  décrets: le contre-amiral Auphan est promu vice-amiral, le vice-amiral Auphan est promu" VICE-AMIRAL d'ESCADRE"!!! (sic) Les nouvelles reçues de Münich sont assez mauvaises  pour que "l'optimisme"  d'Auphan s'en trouve renforcé, car il espère encore avoir partie gagnée... LAVAL a accepté de laisser  à Hitler et à  Musolini  les mains libres en Tunisie. Ce que Pétain prend très mal... Prenant Auphan dans un coin (cela devient grand guignolesque!) il lui demande: (( avez vous les  moyens de... "METTRE A L'ABRI" M. LAVAL à son retour?))- Oui, mais je suis loyal: il faudra que vous m'en DONNIEZ L'ORDRE DEVANT LUI- Pétain ne dit pas non... Aussitôt l'amiral constitue un  commando et le  fait entrainer sur le terrain afin de le  préparer aux diverses opérations que peut  nécessiter  un "KIDNAPPING"  de  ce  genre.(...)

    Le 11 novembre et 24° anniversaire d'un armistice victorieux, Auphan espère encore que la France  pourra reprendre sa place aux cotés des  alliés avec tout son Empire, avec l'Afrique du Nord... et sa FLOTTE... 

                                    " ATTILA  SE  MET  EN  ROUTE

     Hitler se disait informé d'un plan allié de débarquement sur les côtes midéterranéenes de la France et en Corse, ajoutant:((ainsi des données premières et les fondements  de la convention d'armistice  se trouvent SUPPRIMEES sans qu'il y ait faute de la part de l'Allemagne ou de l'Italie.)) A 7 heures  du matin , RADIO-PARIS diffuse un message du FÜHRER au peuple français: (( l'armée allemande ne vientpas en ennemie  du peuple français ni de ses soldats. Elle n'a qu'un but: repousser avec ses alliés, toute tentative de débarquement anglo-américain )) ATTILA était en route, c'était exactement ce qu'avait souhaité Auphan- et qui devait selon lui, AMENER la "RENVERSE POLITIQUE  TOTALE" permettant de sauver la donne; Mais  encore  fallait-il avoir l'accord  de Pétain... ayant  SEUL quelque  chance de faire exécuter par l'amiral de LABORDE l'ordre   permettant de sauver la Flotte ( le rêve passa car jamais Pétain  ne  donna cet  ordre).

     La flotte de Toulon ne sera menacée sérieusement que 24 heures après le franchisement de la ligne de démarcation par les premiers éléments de la WEHRMACHT. Or,  à 5H30, lorsque la lettre d'Hitler est communiquée à l'Amirauté, l' ALERTE  n' encore été   donnée par aucun poste français. Les allemands  ne parviendront  pas  Toulo, en force avant l'aube du 12  novembre, au  plus  tôt. Auphan expédie à 6 heure du matin un message à l'amiral MARQUIS, préfet maritime de Toulon. Les instructions suivantes seront données sur la  conduite à  tenir à  Toulon:  A/ S'opposer  SANS EFFUSION DE SANG, à  l'entrée  des troupes " étrangères" à bord des bâtiments de la flotte, dans les Etablissements bases ariennes, ouvrages de la marine.

    B/ S'opposer de même à l'entrée des  troupes étrangères à bord de s bâtiments de la flotte, et, par des négociations locales, s'efforcer d'ARRIVER A UN ACCORD (???)

     C/ En cas d'impossibilité d'un tel accord, SABORDER LES BÂTIMENTS.

    En  vain  Weygand et  Auphan vont-ils essayer de décider Pétain d'envoyer à Alger un message ordonnant la suspension officielles des hostilités. Mais  ROCHAT et  PLATON s'y opposent  énergiquement. La  pantalonnade  se  poursuit. NOGUES reste le seul représentant du maréchal PUISQUE DARLAN "EST PRISONNIER"...!

      

     Dans son ordre du jour du 11 novembre 1942- N° 169 E.M.1.

             Officiers et rquipages des Forces de Haute Mer,

     Des événements d'une gravité exceptionnelle mettent à une épreuve encore plus rude notre patrie, déjà si éprouvée; ils rendent plus nécessaire que jamais l'union de tous les Français autour du maréchal et votre fidélité sans défaillance au serment que vous lui avez fait. Quoi qu'il arrive, souvenez vous  que  la  dignité de votre tenue, votre calme, votre discipline, votre obéissance  absolue aux ordres de vos chefs, qui comme vous, ont fait le serment de suivre le Maréchal dans  tout  ce qu'il ordonnera,  sont  les  seuls  moyens de sauverl'honneur de son Pavillon. Cet honneur est le dernier bien qu'il n'est au pouvoir de personne d'enlever  à un grand peuple  et qui lui permet, s'il sait le conserver, de survivre et de se relever après les plus grands désastres

     Suit un autre COMMUNIQUE, toujours du 11 novembre, déclarant: ((Le gouvernement allemand a solennellement déclaré qu'il ne faisait occuper PROVISOIREMENT des positions de défense dans un BUT SITRICTEMENT MILITAIRE. CECI N'IMPLIQUE D'EMPRISE d'AUCUNE SORTE DES AUTORITES ALLEMANDES SUR LA FLOTTE.  Si nécessaire la flotte ne doit en aucun cas  tomber intacte aux mains d'aucun étranger, cet ordre serait stirtement appliqué s'il  était  nécessaire.

     A Vichy où LAVAL est arrivé à 14 heures, les tendances "antagonistes" s'affrontent dans  une explication  DECISIVE. Laval rend compte à Pétain:(( CIANO a fait du chantage, Hitler a té BIEN (sic) et RIBENTROP amical .)) A 17H30 , un conseil des ministres est réuni. Auphan qui ne conserve plus d'illusions  juge  plus  prudent  de  ne pas  parler de  la Flotte" pour ne pas éveiller  l'attention"... LAVAL  refuse  tout départ  de  Pétain en AFN, tout  ordre de cesse rles hostilités, ses ministres le suivent et le maréchal S'INCLINE... A bout d'arguments  WEYGAND  lance  à Laval:- VOUS AVEZ 95% des Français contre votre politique! Laval cynique  et tout sourire répond;(( Vous pouvez même dire 98%... mais je ferai leur bonheur malgré eux!)). A partir  de  cet instant, les  ordres sont  donnés pour une  ETROITE  COOPERATION  MILITAIRE  ENTRE  TROUPES  FRANCAISES  DE TUNISIE  ET LES  FORCES  QUE  L'AXE  VIENT D'Y DEBARQUER. Le général BRIDOUX va toucher directement par téléphonne, les généraux commandant les Divisions miltaires pour faire rentrer les troupes dans  leurs  cantonnements  et Y ÊTRE  DESARMEES.

    SEUL LE GENERAL  DE  LATTRE  DE  TASSIGNY  REFUSERA  D'OBEIR à cet ordre...

    Auphan bien qu'ayant perdu tout espoir confirme son ordre de sabordage à la Flotte. Désespéré, il tente de contacter l'amiral RAEDER  GRAND AMRAL DE LA FLOTTE ALLEMANDE pour plaider sa cause entre marins, mais c'est cause perdue.A 15H57, les commandants des unités prennent connaissance d'un message  radio que beaucoup d'entre eux  "accueillent  comme une lueur d'espoir". C'est un  ultime appel lancé par Darlan " INVITANT" le  commandant  en  chef des forces navales de Haute Mer et les navires stationnés en métropole  à rallier l'AOF. Aussitôt l'amiral de LABORDE réagissant brutalement et grsossièrement envoit Darlna se faire foutre... Darlan ne s'était il pas déclaré PRISONNIER DE GUERRE? La  confusion est totale parmi les équipages. Puis l'ordre  était venu d'éteindre les feux. Aux nombreuses questions des officiers, LABORDE répondait inlassablement que la flotte ne POURRAIT PAS APPAREILLER, POUR DES RAISONS  DIPLOMATIQUES (!!!)  la condamnant à la destruction .

    Une manifestation pro gaulliste a lieu sur la plage avant du Strasbourg, 20 à 30 marins se rassemblant en criant vive de Gaulle. Le commandant en second menace de les faire incarcérer, mais il doit y renoncer. Les meneurs , au nombre d'une  quinzaine  seront arrêtés le lendemain. LABORDE qui avait romantiquement  parlé d'HONNEUR, avait , par l'intermédiaire de l'amiral PLATON , nazi convaincu, sa participation à Paris , le 6 novembre, quelques heures AVANT le débarquement en AFN, à une conférence à l'ambassade d'Allemagne. LA, IL A FAIY MIROITER A SES INTORLOCUTEURS NAZIS LES AVANTAGES D'UNE EXPEDITION DE RECONQUÊTE DU TCHAD DONT , expédition dont il s'est déclaré prêt à assumer le commandement- au besoin sous les ordres de ROMMEL(sic), La messe est dite. Je vous renvoie au  livre de Henri NOGUERES pour liste, la suite navrante du suicide de la Flotte à Toulon y est décrite dans le détail heure par heure; c'est à pleurer!

     

      

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