• LE MENTAL – LE VERBE – LE SABRE – L’URNE

    La conquête du pouvoir n’a pas le même sens suivant les époques et les lieux où elle se déroule. 

    La prise du pouvoir a de tous temps résulté d’un rapport de force. 

    Dans l’Antiquité, cela impliqua longtemps la puissance armée au service d’un personnage notoire, un chef, un prince, un roi, avait-on l’habitude de dire, émergeant d’un groupe, une tribu, un clan ou une classe sociale (noblesse), défendant ses intérêts, s’opposant à des intérêts rivaux. 

    Nous avons souvent évoqué lors de précédents mails la supériorité de l’Esprit sur la Matière, dont les armes, dans de nombreux cas concrets historiques. Les récentes révolutions arabes en sont une illustration moderne. 

    La force nécessaire à la prise du pouvoir nécessite un consensus populaire optimum, une organisation cohérente, de la ruse et surtout une détermination farouche animée d’un esprit de sacrifice. 

    Dans l’ancien régime, en France, ça n’est qu’à partir des Capétiens que le pouvoir s’est institutionnalisé sous la forme d’un régime monarchique héréditaire, régi par des règles spécifiques. 

    Mais les abus et les injustices justifièrent la révolution de 1789 qui fut sanglante malgré le Serment du  Jeu de Paume. Le souvenir de la terreur et du génocide vendéen ainsi que des règlements de comptes, quelque peu excessifs, ont illustré une époque tragique de notre histoire qui, malgré tout, accoucha du régime des élections d’un pouvoir démocratique légitimé dont fut issue la République. 

    Ce qui n’empêcha pas Bonaparte de conquérir le pouvoir par les armes dix ans plus tard, justifiant son coup d’Etat par des élections quelque peu truquées… Idem pour Napoléon III, faisant appel au suffrage universel par un plébiscite pour justifier sa légitimité. 

    Ce qui prouve que, même truqué ou manipulé, le vote populaire peut légitimer le pouvoir. Ce dont ne se sont pas privés de nombreux dictateurs par la suite, accompagnant  souvent leur Coup d’Etat d’une guerre civile (Franco, Mussolini, Hitler, Staline, Mao, Pol Pot, Kadhafi, Nasser et tant d’autres), qui ont bel et bien acquis une légitimité (de fait) mondialement reconnue… Real politique. 

    Donc révolutions et conjurations peuvent parfaitement aboutir à une dictature. 

    Ainsi la fameuse dictature du prolétariat imposée par Lénine, exacerbée et dévoyée par Staline, a-t-elle provoqué un génocide mondial, unique à ce jour, ainsi que celui de Mao et de ses disciples. Légitimant leurs coups de force sous prétexte de libérer puis soulager leurs peuples asservis… 

    L’action psychologique, un savant bourrage de crâne exercé par une propagande intense au service d’une idéologie totalitaire, s’appuyant sur des arguments dans l’air du temps, ont permis de subjuguer des populations en attente de changement. 

    De ces idéologies, qui devaient durer une éternité, il ne reste que des cendres encore chaudes, ainsi que des chocs traumatiques émotionnels et somatiques. 

      

    Alors que les peuples pensaient s’être libérés de la tyrannie après la Seconde Guerre mondiale, un équilibre atomique terrifiant s’instaura. La guerre froide, telle une douche glacée s’abattit sur le monde, instituant une paix armée accompagnée d’une course à l’armement effrénée. Lors de l’implosion de l’URSS, le monde  à nouveau crut qu’enfin la paix allait régner sur notre planète.

    Quand un retour religieux islamique surgit à la faveur du conflit afghan et la déclaration de guerre d’Al Qaeda à l’Occident. Ce réveil d’un islam radical terrifia les démocraties occidentales surprises, ramollies, vautrées et gavées dans un matérialisme consumériste lénifiant. Armées pour un conflit symétrique improbable, se croyant à l’abri derrière leurs remparts, les démocraties face au type de guerre déclarée le 11 septembre 2001 par l’hydre islamiste à la conquête du monde, se trouvèrent fort démunies.

    L’ignorance occidentale  bien connue, concernant l’islam fit commettre au président W. Bush l’erreur d’attaquer l’Irak sans avoir préalablement pensé à l’APRES. Croyant naïvement qu’il aurait pu par la force instaurer la démocratie dans un pays compliqué par deux aspects de l’islam, sunnite et chiite, dominé par une dictature laïque. L’islam est une religion conquérante affichée que proclament toujours les imams. L’islam ne tolère pas la démocratie, car tout pouvoir provient de Dieu lui-même.

    D’ailleurs, partout en terre d’islam,  les islamistes progressent et obtiennent une forte majorité même après les récentes révolutions. Ce sont les seuls éléments bien organisés. Certains partis affichent même subtilement une modération de façade, comme les Frères musulmans en Egypte, et en Tunisie, pour tenter d’atténuer les craintes dont ils se savent l’objet, n’en maintenant pas moins leur programme de création d’un califat mondial devant la presse internationale. L’apparition d’un fort parti salafiste aux avant-postes, témoigne d’une orientation nettement offensive des islamistes.

    L’influence des islamistes est considérable car leur organisation dispose de moyens financiers importants, provenant majoritairement d’Arabie saoudite leur permettant de conquérir les esprits par leurs actions caritatives.  Si les Frères prétendent avoir banni la violence, leurs imams ne se sentent pas concernés ; comme leurs interviews récentes l’ont confirmé.

    Quant aux salafistes, leurs crimes récents contre les coptes  témoignent de leur résolution  de  chasser d’Egypte  coptes et chrétiens de toute obédience et de ré-islamiser dans l’immédiat leur pays en vue de la conquête d’un pouvoir sans partage. L’islam radical semble en  bonne voie. Ce qui n’est  pas sans rappeler les années précédant la guerre de 1939 où les occidentaux considéraient Hitler comme un illuminé… 

      

     En analysant  les événements qui ensanglantèrent au XX° siècle  l’histoire de l’humanité, il devient urgent de prendre conscience du danger menaçant la civilisation occidentale, d’autant plus qu’elle a perdu de sa puissance et sa solidarité est devenue évanescente. Face à l’islamisme  en pleine ascension, grâce à la Foi qui leur confère  une supériorité indéniable dans le type de guerre qu’ils nous ont déclaré, l’Occident matérialiste  au ventre mou risque fort de connaître la pire défaite de son histoire.

    Aussi n’est il pas  sans intérêt de rappeler qu’il y a plus de 2000 ans, les APOLOGISTES chrétiens ont pris le pouvoir par leur mental et par le VERBE grâce à la foi qui les animait. Véritables précurseurs en matière d’action psychologique.

    A l’époque, le pouvoir était aux mains des païens persécutant les chrétiens. Dès la fin du II° siècle, JUSTIN, vers 135,  en fut le plus  célèbre et le plus courageux. Suivi par TERTULLIEN, un Carthaginois ! Qui après un parcours d’avocat à Rome, déçu par les mœurs et la corruption du paganisme, évolua d’abord vers le Judaïsme avant d’adhérer à la foi chrétienne en 194, époque où il écrivit son chef-d’œuvre, l’APOLOGETIQUE ; plaidoyer impitoyable contre le paganisme, n’hésitant pas à attaquer frontalement le pouvoir romain pourvoyeur de martyrs chrétiens.

    Sa résolution fut récompensée un siècle plus tard, sous l’empereur CONSTANTIN. Le christianisme d’abord toléré, devenant quelques dizaines d’années plus tard religion d’Etat. C’était la victoire de TERTULLIEN, apologiste d’une foi nouvelle et précurseur en matière d’action psychologique.

    Mais cet exemple serait il capable à notre époque, de ranimer la vieille flamme occidentale vacillante près de s’éteindre ? On peut en douter. Minée par le matérialisme consumériste, la corruption et  l’individualisme, la société occidentale ne favorise plus les fameuses valeurs   républicaines  ni les chrétiennes. Les droits de l’homme bafoués et la liberté ne sont ils pas en train de faire les frais de notre décadence ? 

      

       Gagner une bataille est une chose, gagner la guerre en est une autre exigence ; mais c’est après la victoire militaire que se posent les vrais problèmes. Pour avoir négligé de le prévoir W BUSH a perdu en Irak, malgré une victoire écrasante. Il ne s’agit pas de prendre le pouvoir, mais encore faut il savoir QUOI en faire…

    Le XXI° siècle se caractérise par une autre façon de faire la guerre qui nous a été déclarée par les islamistes dont les objectifs de conquête du monde demeurent le but final, c’est au combat du matérialisme contre la foi islamique qu’il s’agit en définitive.

    Face à ce défi, les Occidentaux seront-ils capables, voudront-ils, et pourront-ils affronter l’islamisme dans ce type de combat qu’ils nous imposent ?

    Nos ennemis sont intelligents, patients, (le temps travaille pour eux), leur démographie exponentielle fait partie de leur arsenal et les moyens financiers ne leur font pas défaut.

    Rongés de l’intérieur par un hédonisme consumériste, hypnotisés par les médias tout puissants, manipulant et formatant l’opinion publique. Proposant non sans talent un pacifisme démagogique et utopique suicidaire, comme en 1940. Nos démocraties ne feront pas le poids, si elles demeurent sourdes et aveugles.

    La crise aidant, l’Europe plus tour de Babel que jamais a actuellement perdu toute crédibilité. La réussite de l’OTAN en Libye ne doit pas nous aveugler et les chefs militaires n’ont cessé de prévenir les politiques. Ce succès ne garantit rien concernant l’avenir de la Libye, pas plus que la révolution égyptienne, après la victoire des Frères musulmans et la surprise des salafistes en progrès. Enfin la menace continue à planer sur le Maghreb, le Sahara et le Sahel. Le Soudan assisté par les Chinois, les Etats du Nord Nigeria régis par une impitoyable Charia. La guerre civile en Syrie aidée par les Russes et au Yémen par l’Iran, l’anarchie en Somalie, sans parler du problème iranien et la situation d’Israël encerclé. Nous aurons été prévenus une fois de plus… 

      

    En conclusion, je citerai l’allocution que le commandant MASSOUD, héros Afghan, que Jacques Chirac n’avait pas daigné accueillir a prononcé devant le parlement européen, peu de temps avant son assassinat par les Talibans , exhortation tristement prophétique : « si le président BUSH et les pays européens ne nous soutiennent pas, nous, les Afghans, qui sommes en train de faire le bouclier humain contre la propagation du terrorisme international, ce qui arrive aujourd’hui chez nous ARRIVERA DEMAIN DANS VOS PAYS. » 

    La Bannière

     

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