• François Mitterrand, monarque Florentin (2012, L’HERITAGE…)

    Il y a belle lurette que les Français savent que notre république est une monarchie républicaine pratiquant une politique d’opinion. Giscard d’Estaing, le prédécesseur de François II, avait pourtant tout pour réussir, érudition, compétence en matière de gestion, diplômes supérieurs, de l’allure, mais malheureusement, une lacune abyssale en matière de psychologie et de connaissance du peuple lui a fait jouer de l’accordéon en casquette popu...et inviter à souper les braves boueux à l’Elysée… Il s’est sans doute pris pour Henri IV et la poule au pot.

    De Gaulle qui s'y connaissait en hommes, avait prévenu qu’il fallait le conserver aux Finances, mais en aucun cas le laisser accéder au poste suprême. Jacques Chirac, son ennemi, par ses consignes lui savonna la piste et même l’extrême droite, en souvenir de la guerre d’Algérie, favorisant ainsi l’élection de François Mitterrand. Ainsi va la France où finalement on a l’habitude de voter contre et rarement pour, du moins délibérément.

    Aussi, lorsque François II fut élu en 1981 Président de la République, une foule hystérique accueillit-elle la nouvelle, notamment au Panthéon dans une quasi extase. Jacques Lang, l’ineffable, évoqua un retour aux Lumières ! Roger Hanin, le beauf du monarque remplit son rôle de fou du roi en acteur franchouillard consommé. (Pour s’inscrire au parti communiste à la mort du roi).  Ceux, en revanche, qui avaient quelques connaissances du parcours de Mitterrand, personnage machiavélique, (dont même son fidèle complice et ami, Roland Dumas, disait qu’il était louvoyant, voir François Mitterrand et la guerre d’Algérie de François Malye et Benjamin Stora, Calmann Lévy), se souvenant de la politique française des années 30 et de ses conséquences, surent que la France allait régresser. On allait prendre les mêmes, les archaïques et remettre le couvert d’un Etat aux mains percées, en nommant un gros patapouf incompétent comme Premier ministre et en reprenant les nationalisations salvatrices.

    On se souvient que le chômage avait même grimpé de 2 points alors que l’économie chutait. On avait tout faux. Qu’importait, le charisme de notre messie se maintenait. Chacun sait qu’en France il n’est de démocratie que lorsque la gauche est  au pouvoir,  pratiquant l’assistanat. Sinon on descend dans la rue et on fait la grève. Tout autre pouvoir est considéré comme dictatorial, ou factieux. Jacques Attali, « super conseiller » du Président, qui ne fut malheureusement pas écouté en temps voulu, comme il aurait du l’être, a remarquablement expliqué dans ses VERBATIM, dont je recommande vivement la lecture aux Français cocus, ce qu’il pensait de la gestion du pays à l’époque des Lumières retrouvées. La gauche, responsable de la constitution de la IV° République, avait établi un régime instable dont les gouvernements s’écroulaient, mais où les petits camarades se succédaient les uns aux autres en changeant de ministère, après une durée moyenne de 7 mois !... pétaudière garantie, acceptée avec une veulerie inimaginable, mais remplissant les poches de nos gouvernants inamovibles.

    C’était bien le recommencement des années 30. (F. M. et la guerre d’Algérie, François Malye et Benjamin Stora. Calmann Lévy. 2010. page 18). « A seulement 39 ans, François Mitterrand détient, par ordre protocolaire, le 3° portefeuille du Garde des Sceaux chargé de la Justice. Un virtuose de la politique, déjà doué d’un instinct de survie hors du commun. Aucun des hommes qui l’entouraient ne survivra aux 500 jours du gouvernement sinistré de Guy MOLLET (SFIO), tourmente qui va balayer la gauche issue de la Résistance, mais également la IV° république génétique du Front Populaire. Lui, l’unique survivant de ces mois terribles, malgré les postes importants qu’il occupa durant la guerre d’Algérie, sous les gouvernements de Mendés France, puis de Guy Mollet, n’en subit aucune conséquence fâcheuse, alors que la SFIO disparut du décor. 25 ans plus tard, il sera élu Président de la République !… » Si donc après ces exploits s’ajoutant à ce qu’on connaît de ses débuts en politique, on peut excuser les Français de l’avoir élu en 1981 pour 7 ans. ( errare humanum est… sed tantum diabolicum). Comment leur pardonner de lui avoir confié la République pour 14 ans ?! François Mitterrand a fait l’objet de suffisamment de biographies, pour que nous n’empiétions pas sur ce domaine diversement commenté, mais auquel nous ferons souvent référence. Aussi allons-nous simplement baliser son parcours « louvoyant », par des  dates  et  des  faits  précis.

    Dans sa jeunesse, encore étudiant, il fut un partisan convaincu et actif de l’extrême droite. Après tout pourquoi pas, Jacques Chirac a bien vendu l’HUMANITE dans les rues, et notre Jospin national mit bien du temps à avouer qu’il fut trotskiste, comme si c’était une infamie. En 1939, en bon citoyen, il fut mobilisé comme sergent chef dans l’Infanterie coloniale et expédié sur le front où comme plus d’un million de soldats français  il fut cravaté par les Fritz, entreprenant une carrière de prisonnier de guerre assez rapidement abrégée  par une évasion, diversement commentée à l’époque. Dès son retour en France, considérant De Gaulle comme un mutin, il adhéra au régime de Vichy, manœuvrant habilement pour accéder à un poste de responsabilité nationale, allant jusqu’à prêter serment de fidélité au maréchal Pétain !… Fait assez rare, ce dernier le décora de la francisque, décoration suprême du régime de Vichy réservée à une  petite élite. Mais les alliés ayant débarqué puissamment en Afrique du Nord et les Russes commençant à malmener les forces allemandes, son instinct et sa brillante intelligence lui firent comprendre qu’il était temps de changer de crèmerie, non sans avoir préalablement mis un autre fer au feu pour se garder sur ses arrières. C’était le début du retournement des vestes en Algérie.  Mitterrand n’ayant jamais dissimulé son aversion pour De Gaulle, il ne fut donc pas question  de sa part qu’il rallie la France Libre. Aussi son départ de la France occupée par avion pour l’Algérie ne fut il pas du aux services de la France Libre… Les responsables des services spéciaux anglo-saxons pourront peut être un jour nous éclairer sur ce voyage…Toujours  est il qu’une fois à Alger, il refusa de poursuivre la guerre sur un quelconque front. Muni de deux sésames : prisonnier évadé et responsable vichyste des prisonniers, il avait accroché le deuxième fer de résistant. Déclarant avoir une vocation politique affirmée, il avait autre chose à faire que jouer au petit soldat bien que sous officier réserviste. Risquer sa peau pour la patrie et la cause de la liberté c’était bon pour les naïfs et la plèbe. Il était temps de passer aux choses sérieuses, c'est-à-dire à son avenir personnel. Magouilleur talentueux, il obtint gain de cause. Il faut dire qu’à l’époque  les vichystes pullulaient en Afrique du nord et  de l’ouest. Il n’y faisait pas bon arborer la croix de Lorraine. Profitant de sa position d’intouchable, il réussit à s’infiltrer dans le chaudron politique qui allait s’installer. C’était l’époque où Roosevelt  avec cette psychologie américaine bien connue, considérait De Gaulle comme un apprenti dictateur,  catégorie qu’il voulait bien tolérer et aider en Amérique du sud, mais pas en Europe, dont il avait prévu de prendre en main l’administration de la France à la libération.  Quant à Churchill  lassé de l’esprit d’indépendance de De Gaulle qui ruait dans les brancards (à juste titre car on évitait toujours de le mettre dans le coup depuis l’échec de Dakar et même avant (Mers El Kébir…)), supportant le grand Charles comme une croix qu’il essaya de cantonner dans les coulisses, il fit cause commune avec Roosevelt pour essayer de remplacer De Gaulle par le général Giraud que les services alliés avaient aidé à s’évader. Fort heureusement De Gaulle sut fermement défendre la France Libre, très mal acceptée en Algérie en 1942, et Giraud réellement peu fait  pour la politique fut retiré de l’arène. Mitterrand flirta alors avec le patron de l’UDSR, René PLEVEN, préparant son prochain point de chute, première marche de  son ambitieuse escalade vers le pouvoir. Dans les ambiances glauques Mitterrand frétillait toujours à l’aise, or l’Algérie en 1942 était un panier de crabes variés dont de nombreuses personnalités demeurèrent longtemps vichystes même dans l’armée et particulièrement dans la Marine qui refusa tout simplement de relier les alliés à cette époque…et quasiment longtemps après ! Malgré ses prouesses, Mitterrand demeura longtemps sulfureux. Ainsi en 1957, bien que membre de l’UDSR, dont il prit la direction, et Pleven  un de ses créateurs, ce dernier déclara : «  si  René COTY, n’a pas appelé Mitterrand, c’est qu’en CONNAISSANCE DE CAUSE, il ne se décidait pas à en faire le responsable suprême de la politique française. » (François Mitterrand et la guerre d’Algérie). Le président Coty et Pleven avait sans doute quelques souvenirs du passé « louvoyant » de notre héros, entre autre du fameux attentat bidon de l’affaire de l’observatoire dont son vieux complice Roland Dumas, également avocat, l’avait habilement sauvé du gong. Ce qui permit ultérieurement à ce dernier d’accéder aux plus hautes responsabilités politiques après l’élection de 1981. Un renvoi d’ascenseur bien normal Entre temps beaucoup d’eau s’écoula sous les ponts. Un vent d’opportunisme  fit tourner les girouettes. Et De Gaulle suspecté de dictature, ce qui arrangeait parfaitement les revenants de la III° et nos amis aéricains, fut viré dans ses foyers. Mais revenons à nos moutons ; C’est à l’occasion de la guerre d’Algérie, curieusement occultée par les socialistes et la gauche pendant l’épopée mitterrandienne, que Mitterrand révéla sa personnalité profonde. Signe important, malheureusement trop tardif, relevons, entre parenthèses,  les déclarations de Raymond ARON, écrivain de talent et politologue lucide, dans son livre : (Paix et guerre entre les nations, 1962, Calmann Lévy, Page 232) « La fécondité des Européens est plus faible qu’en métropole, à l’opposé de celle des musulmans (plus vrai que jamais en 2010 et inquiétant pour l’avenir). Une nation qui stagne, a peu de chance de conserver un Empire alors même qu’elle trouve une raison de l’EDIFIER. » A 1 contre 8 déjà à l’époque, les pieds noirs étaient condamnés à l’écrasement. Le conflit algérien était en gestation en 1945, se manifestant lors de l’insurrection sanglante de SETIF et même en 1948 en Kabylie, où j’en fus témoin. Mitterrand démarre  en fanfare dès 1947 comme ministre des anciens combattants dans les cabinets Ramadier et Schumann. Puis de 1948 à 1953, bien accroché au pouvoir, il n’occupa que des postes ministériels importants. Puis de 1954 à 1957,  Sous le gouvernement de  Mendés France il fut Ministre de l’Intérieur. En janvier 1956, sous celui de Guy Mollet (SFIO), il fut   Ministre  de la justice. Ces deux gouvernements ayant couvert la guerre d’Algérie.

    Un célèbre écrivain pied noir, Albert CAMUS, qui fut communiste, ironise en 1955 : « la majorité des Européens (pieds noirs) travaille dur pour des salaires inférieurs à ceux de la métropole. A lire une certaine Presse métropolitaine, il semblerait vraiment que l’Algérie serait peuplée d’un million de colons à cravache et à cigares, montés sur Cadillac », opinion malheureusement ancrée en métropole après le véritable bourrage de crâne organisé par ceux qui devaient devenir les fameux porte-valises européens complices du FLN. Camus reconnaissait cependant en le regrettant, la puissance des grandes sociétés financières et des grands propriétaires (qui avaient mis en valeur le pays) constituant un redoutable lobby. Il était effectivement scandaleux, pour un Etat prétendument démocratique, que les musulmans, même ceux ayant combattu pour la France, n’aient jamais eu les mêmes droits que les Européens. Un racisme républicain ?

    En 1988, Jean DANIEL, journaliste pied noir au Nouvel Obs, qui fut un thuriféraire de Mitterrand par la suite, couvrant alors le voyage de ce dernier en Algérie (19 octobre 1955) après le tremblement de terre d’Orléansville (9 septembre 1955) écrivit : «Mitterrand a été parfaitement antipathique à tous les Français d’Algérie, en particulier à l’Assemblée algérienne. L’admiration que nous portions à Mendés France nous détournait de la curiosité de connaître Mitterrand. On le tenait pour un HABILE CHEF DE BANDE, DISPONIBLE SEULEMENT POUR SES COMPLICES, SA CLIENTELE et SON AMBITION PERSONNELLE. » (Jean Daniel, «  Religions d’un président, » Paris, Grasset, 1988.) Scripta manent… L’ami fidèle, Roland DUMAS, explique même : «  Mitterrand n’appartenait à aucun grand mouvement politique (UDSR ?) ; il était considéré comme un homme LOUVOYANT. A l’époque j’étais journaliste et des copains me disaient que Mitterrand était un « AGENT DE L’ETRANGER » (…), que chez lui on déjeunait servi par des valets alors qu’il n’était qu’un étudiant prolongé. (Tendance  monarchiste ?) Cette réputation, il l’a gardée jusqu’en 1968 et EPINAY. Il a ensuite RECONSTRUIT SON IMAGE AU PETIT POINT.» (François Mitterrand et la guerre d’Algérie).(Roland DUMAS, le fil et la pelote, Paris, Plon, 1996)

    Comme la majorité des Français, à l’époque, Mitterrand pense que ces 3 départements d’Algérie sont inaliénables. Ce dont personnellement j’étais moins sûr, venant à peine de rentrer d’Indochine, où la république m’avait envoyé guerroyer… Muté en Algérie, je fus témoin de son fameux « l’Algérie, c’est la France » sur le front des troupes qu’il passait en revue tel Bonaparte. Ce qui m’avait fait pouffer impudemment (Cf. La saga  d’une génération sacrifiée). Car j’avais du abandonner mes braves partisans vietnamiens, demeurés fidèles jusqu’au bout, et auxquels ON avait promis de ne jamais les abandonner, sachant à quels traitements ils seraient soumis par les Viets (un avant goût de ce qui devait arriver aux malheureux harkis sacrifiés). J’avais juré alors dans une fureur rentrée, de ne plus jamais faire confiance à aucun gouvernement français. Obligé d’obéir car j’étais officier de carrière, père de famille nombreuse installée à Oujda, je n’en pensais pas moins concernant le FLN, je me suis battu avec ardeur contre ces barbares qui tuaient  et torturaient essentiellement des civils innocents, tant musulmans qu’Européens. Ce qui ne m’a pas empêché   de me mutiner en 1960, sans jamais avoir un instant cru que l’Algérie française puisse être fiable. (La saga d’une génération sacrifiée) Pourquoi ? Parce qu’ayant fait la guerre au 7° RTA, de la 3° Division d’Infanterie Algérienne, du débarquement en1944 jusqu’à l’armistice en Allemagne. D’abord en qualité de seul homme de troupe européen dans ma section de reconnaissance, puis en qualité de sous-officier, j’avais subi le racisme de la majorité des arabes, craignant les pieds noirs mais méprisant totalement les  Européens métropolitains appelés FRANGAOUIS, de la même façon que certain européens  les traitaient de bicots. (Cf. La saga d’une génération sacrifiée). De Gaulle lui-même  n’avait il pas évoqué Collombey- les-deux mosquées ? Pourquoi alors avoir proclamé de Dunkerque à Tamanrasset ? La grande révolte a débuté avec  d’anciens sous officiers algériens ayant fait campagne courageusement en Italie, en France, en Allemagne puis en Indochine. Ceux qui avaient été  capturés par le Viet Minh avaient été traités à part, subissant un endoctrinement  convaincant  de  le  part des communistes avant leur libération. Après le soulèvement, il n’existait plus d’interlocuteurs autochtones fiables, capables de prendre le risque de se « mouiller ». La terreur instaurée suivant  la méthode Viet Minh, infaillible, commençait à avoir un effet redoutable  sur tous les civils cibles désignées, musulmans comme européens. En 1956, Albert CAMUS évoquant la situation de l’Algérie et l’absence de dialogue  entre les deux communautés,  l’expliqua de la façon suivante : «   deux éléments rendent difficilement possible cette confrontation. C’est d’abord l’absence d’une structure politique algérienne, que la colonisation a supprimé, tandis que les protectorats respectaient au moins fictivement les Etats tunisiens et marocains. La deuxième difficulté tient à l’absence de doctrine française, conséquence de notre  INSTABILITE POLITIQUE. » (Albert Camus.Chroniques algériennes. 1939-1958. Paris. Gallimard, 2002)

    Même Mendés France, qui avait « libéré » la Tunisie, proclama le 12 novembre 1954 à l’Assemblée Nationale : « que les départements d’Algérie constituent une partie de la république française. Ils sont français depuis longtemps et d’une manière inaliénable… » Surenchérissant, Mitterrand ajoute alors : «des Flandres jusqu'au Congo, s’il y a quelques différences  dont l’application de nos lois, partout la loi s’impose et cette loi, c’est la loi française. » Avec de beaux effets de manche dignes de l’excellent avocat qu’il était. De Gaulle quant à lui après son célèbre « je vous ai compris » qui avait couillonné l’armée et les pieds noirs, s’était cependant contenté de Dunkerque à Tamanrasset… Le 5 novembre 1954, devant la Commission intérieure, Mitterrand avait posé la question algérienne de façon péremptoire : «l’action des fellaghas ne permet pas de concevoir en quelque forme que ce soit une négociation. » concluant : « elle ne peut trouver qu’une forme terminale : LA GUERRE. » Provoquant les remous qu’on peut supposer. Puis avec cette hypocrisie qui lui collait à la peau, en tournée dans les régions du soulèvement, le 20 novembre 1954 : « nous éviterons tout ce qui pourrait APPARAÎTRE comme une « SORTE  d’ETAT DE GUERRE », nous ne le voulons pas ! Mais nous châtierons d’une manière implacable, sans autre souci que celui de la Justice, et, en la circonstance, la justice exige la rigueur, les arrestations des responsables. » (Benjamin Stora. «la  gangrène et l’oubli de la mémoire de la guerre de l’Algérie » Paris, la découverte, 1991, Editions de poche, 1988) L’inconvénient, c’est que les menaces de jugement et même  de mort des autorités françaises ne pouvaient rivaliser avec la terreur déchaînée par les fellaghas contre les musulmans, attitude constante menée actuellement par les PURS. D’ailleurs dès 1955, les nationalistes répandent par tous les moyens que le FLN est le seul représentant légal du peuple algérien.( Ce qui se révélera exact à la finale.) Tout collaborateur voire suspect est non seulement menacé des pires tortures et de mort, mais  de nombreuses exécutions ont lieu partout, des villes au bled et même dans les mechtas isolées. Des crimes atroces dont ces barbares vont jusqu’à tirer des photos pour augmenter la terreur, de sorte que les plus courageux, sachant que la France est incapable de tous les protéger, se gardent bien de se manifester. Encouragés par les décisions de la conférence de BANDOENG - 29 pays asiatiques représentant plus d’UN MILLIARD d’habitants - et diffusées par les médias dans le monde entier, les fellaghas décident de mettre le paquet, aidés moralement mais également matériellement par les participants à cette conférence dite des « non alignés ». C’est l’époque où les services spéciaux coulent des cargos remplis de munitions et de matériel venant même d’Allemagne de l’ouest et de l’est à destination du FLN.   Rapidement devant l’ampleur du soulèvement et un déchaînement de violence effroyable, est abordée la question fatidique de la TORTURE qui va bouleverser certains politiciens et de nombreuses « bonnes âmes » voulant ignorer comment le FLN conçoit la guerre ou l’en excusant, sans jamais le condamner. Daniel MAYER larmoyait et MENDES FRANCE  finira par démissionner (sa carrière politique s’achèvera le 23 mars 1956). De nombreux magistrats et des avocats s’élèveront, appuyés par les médias pour en faire porter le chapeau à l’armée qui depuis cette époque sera considérée comme les nazis en métropole. Bien évidemment le seul bénéficiaire de cette réprobation justifiée sera le FLN. De cet amalgame subsistera longtemps en métropole l’opinion que les militaires étaient des tortionnaires et des fascistes, ce dont j’ai personnellement pâti (la saga d’une génération sacrifiée) (Franz-Olivier Giesbert, «  François Mitterrand ou la tentation de l’histoire », Paris, Editions du seuil. 1990) (Sylvie Thenault, « une drôle de justice, les magistrats dans la guerre d’Algérie ». la découverte ; Paris. 2001)

    « Dans l’historiographie mitterrandienne, la période de la guerre d’Algérie n’existe pas. Elle est gommée ; ses amis ont toujours voulu la planquer. Comme ils  ont  toujours  cherché  à cacher son passé d’avant guerre, quand il manifestait avec l’extrême droite et la période pétainiste qui n’a pas duré, car il fut ensuite considéré comme UN GRAND RESISTANT…(période  assez courte) » (Etiquette qui fut diversement apprécié par les vrais résistants combattant sur le terrain, dont je peux témoigner malgré ma jeunesse à l’époque car j’en étais et je me souviens des réflexions de mes chefs en apprenant la nouvelle). André Rousselet, directeur de cabinet de Mitterrand, lorsque le rôle de ce dernier resurgit dans un article du MONDE, à la suite la publication du livre explosif du général AUSSARESSES (Paul Aussaresses, «  Services Spéciaux, Algérie 1955-1957 » Paris, Perrin, 2001) est significative ; il est profondément affligé et n’a pas l’air de mettre en doute les déclarations du général. Au niveau où il travaillait, le cher homme devait être aveugle ou alors  son émotion tardive peut être suspectée. Lors de la bataille d’Alger, les terroristes ne tuaient que des civils innocents par dizaines avec des bombes placées uniquement dans les lieux publics les plus peuplés. Les paras exécutaient des ordres verbaux venus de TRES HAUT, car il fallait par tous les moyens que cesse au plus vite ce massacre de civils innocents.  Résultat, une fois de plus, après l’Indochine, c’est l’armée qui du porter le chapeau et les politiques s’en tirer  en toute impunité. Ce que notre camarade Aussaresses, ancien résistant, parachuté en France depuis Londres avec une équipe de JEDBURGH en 1942, puis au SDECE, chef de bataillon parachutiste en Indochine révéla courageusement. Il fut Adjoint du général Massu désigné par le gouvernement, chargé de mener la répression dans la casbah et de réduire le FLN à Alger ensanglantée. Paul Aussaresses n’est pas un officier classique bien que parachutiste de l’armée française. C’est un spécialiste des missions d’infiltration derrière les territoires ennemi, issu de la France Libre et formé par les SAS britanniques dont la réputation n’est plus à faire. En Indochine, affecté au GCMA, il est chargé de l’organisation des maquis montagnards contre le Viet-Minh. Au retour d’Indochine, c’est avec cette spécialité qu’il sera normalement affecté en Algérie en tant qu’officier de renseignement dans le secteur nord Constantinois. Il fera un parfait bouc émissaire se bornant à exécuter les ordres verbaux des politiques intouchables et irresponsables, tout comme ils le furent en 39-40. Puis plus tard en Indochine pour le choix criminel de Dien Bien Phu par exemple, malgré l’opposition des généraux sur le terrain). Après trois années sur le terrain au Nord Vietnam ( 1952-1955), je fus muté comme lieutenant ancien en Algérie où je commençai mon séjour sur la frontière   algéro  marocaine dans un groupe de commandos de chasse, puis rapidement affecté à des missions spéciales, aux ordres directs des généraux SALAN et COGNY, en partie pour la surveillance de la frontière, mais aussi pour l’appui feu aérien dans une escadrille de chasse sur le terrain des ANGADS à proximité d’Oujda (1955-1957). (La saga d’une génération sacrifiée). Au début de cette guerre maudite, je peux affirmer, du moins dans notre secteur, qui s’étalait de la Méditerranée à Bidon 2 dans le Sahara, que les militaires ne furent pas partisans de la torture. C’était affaire de policiers et des services de contre espionnage. Certes mes missions consistaient également à violer la frontière  marocaine pour cravater éventuellement des chefs FLN qui impunément la traversait pour s’infiltrer en Algérie. J’en parle donc en connaissance de cause  (La saga d’une génération sacrifiée), ayant toujours refusé de pratiquer la torture, souvent pratiquée au Vietnam à l’encontre des DUKICHS, guérilleros régionaux fanatiques au comportement terrifiant (La saga d’une génération sacrifiée). Lors de mon séjour en AFN, j’ai eu l’occasion d’appuyer et de connaître les unités de Légion et de la Marine (RBFM) régiment blindé de fusiliers marins. Je n’ai jamais jusqu’en 1957 connu de cas de torture, dont la rumeur provenait surtout du cœur de l’Algérie. Mais je n’en fus pas étonné… Apparemment Aussaresses avait du être converti à ces méthodes par des policiers qui ne se cachaient guère  pour aborder le sujet. Pourquoi ? Parce qu’il s’agissait sur ordre supérieur des politiques d’arrêter le carnage des civils innocents dans Alger, le plus rapidement possible et par tous les moyens… Aussaresses avertit donc son patron, le colonel de COCKBORN, qui se montra « frileux » d’après lui « Ce ne serait pas mieux de les remettre à la Justice, plutôt que de les exécuter ? On ne peut quand même pas flinguer tous les membres d’une organisation ! ça devient dingue ! » Ce à quoi Aussaresses répond : « c’est pourtant ce que les HAUTES AUTORITES de l’Etat ont décidé, mon colonel. La Justice ne veut plus avoir affaire au FLN, justement parce qu’ils deviennent trop nombreux, on ne saurait où les mettre, et qu’on ne peut pas guillotiner des centaines de personnes. (Effectivement ça ferait désordre). La justice est organisée selon un  modèle du temps de paix en métropole. Ici, malgré les déclarations, c’est une guerre qui commence(…) Une chose est claire : notre mission nous impose des résultats qui passent souvent par la torture et les exécutions sommaires; Et, à mon avis, ça n’est qu’un début. » (FM et la guerre d’Algérie) Parce que les politiques français ne veulent pas reconnaître l’état de guerre, que cependant Mitterrand a déclaré comme seule solution au problème (…), tenant comme toujours un double langage suivant à qui il s’adresse, selon sa politique d’avoir toujours deux fers au feu. La situation devient ubuesque. D’où fureur et cacophonie au sommet de la hiérarchie judiciaire en Algérie et chez les députés menés par Daniel Mayer, provoquant la chute du gouvernement Mendès France dans la nuit du 5 février 1955. Les Français sont blasés concernant le comportement des députés  à l’Assemblée et habitués à la pétaudière qui s’ensuit régulièrement dans  le plus grand  tumulte. A cette époque les métropolitains ne se sentent pas concernés par ce qui se passe en Algérie pas plus que dans l’Empire Colonial. Ils ne  commenceront à s’en inquiéter que lorsque les appelés et rappelés seront expédiés en Algérie. Jusque là, depuis 1945, la guerre meurtrière d’Indochine ne fut à charge que de professionnels donc sans intérêt. C’était pourtant eux, les citoyens Français, qui avaient élu les hommes au pouvoir… C’était la mission des militaires de mourir pour la patrie. N’était ce pas leur métier ? C’est donc qu’ainsi, 92000 soldats, parmi l’élite de l’Armée furent tués en Indochine et plus du double, blessés plus ou moins gravement et d’autres, invalides à vie. Tout ce carnage sans créer trop de vagues dans le peuple, en dehors des communistes, mais pas pour des raisons humanitaires, qu’on se rassure, certains parmi eux allant servir dans les rangs du VietMinh, parfois même en qualité de responsables de camps de prisonniers soumis à la torture  (le célèbre Bourdarel, qui mourut dans son lit, en toute impunité !) Aucun des politiques nous ayant maintenus dans cette galère ne fut jugé responsable.  Avoir expédié à plus de 15000 kilomètres une armée sans logistique suffisante, sans même les effectifs correspondant à la mission, sans politique cohérente, sous estimant le ViethMinh malgré les rapports venant des Secteurs, alors même que tous les empires coloniaux pliaient bagage ou s’écroulaient. Qui tint compte des rapports du général Leclerc et du haut commissaire Sainteny expédiés en Indochine en 45 ? Qui se soucia alors que De Gaulle avait prophétiquement songé lors des accords de Brazzaville à la création d’un Commonwealth à la française ? La gauche cacophonique et démagogue, sans prospective crédible autre que le retour à la politique des années 30, recréa l’instabilité chronique traditionnelle, après avoir renvoyé dans ses foyers De Gaulle. Mais embourbant la France dans des guerres ruineuses nous entraînant au ban des nations. L’étiquette colonialiste nous fut définitivement appliquée, en grande partie par nos amis américains, les soviétiques évidemment, les Chinois  et les gens de Boendung  ainsi que  le tiers monde en général. La politique de la IV° république paracheva celle de la III° en 1940 en matière de catastrophe nationale dont personne  ne porta la responsabilité.

    Dès le début de l’insurrection, le 3 novembre 1954, Mitterrand est interpellé sur la torture par le journal l’HUMANITE semblant ignorer ces méthodes couramment pratiquées dans TOUS les Etats communistes. Plusieurs avocats dont ceux du FLN se joignirent à la chorale. Mitterrand se contentera de nier en bloc. (François Mitterrand et la guerre d’Algérie) Puis ce fut au tour du NOUVEL OBS, le 6 novembre 1955 « Monsieur Mitterrand doit dire s’il approuve ou non la torture », Comme si les journalistes étaient assez naïfs de penser que notre florentin réponde à cette question autrement qu’en la condamnant. Mais le sujet devenant brûlant, attisé par les médias, les magistrats, les avocats et les bonnes âmes, un débat sur la torture est organisé à l’Assemblée nationale les 2 et 3 février 1955. Mitterrand   acculé,  propose  l’intégration   des    polices   algérienne  et métropolitaine, provoquant un grand chahut. Les pieds noirs n’acceptant pas  l’intervention  des FRANGAOUIS pour juger les crimes  qu’ils subissaient (connaissant les lenteurs et le laxisme bien connus de ces institutions en métropole et ayant les nerfs à vif, ces réactions ne sont pas étonnantes (François Mitterrand et la guerre d’Algérie) Devant une pétaudière risquant de dégénérer, et pour calmer les esprits,  cette réforme  jugée révolutionnaire  passera à la trappe et Mitterrand, par cette pirouette s’en tirera sans bobo. Il s’ensuivra néanmoins une guerre franco-française avec l’apparition des PORTEURS de VALISES métropolitains tirant impunément dans le dos de nos soldats et même des communistes allant combattre sur le terrain avec le FLN. Non seulement en toute impunité, mais considérés comme des héros dont les noms ornent aujourd’hui les murs de la capitale… (sic). Ce qui provoqua une certaine fureur parmi les cadres de l’armée. Aussi la violence prit elle aussitôt une certaine ampleur sur le terrain. Gisèle HALIMI, avocate du FLN, rencontra Mendés France, Daniel Mayer et Mitterrand à l’Assemblée nationale pour les informer sur la torture. « Ce n’est pas possible que nous Français fassions ça, se mit à sangloter, la tête dans ses mains, le pauvre Daniel Mayer. » Entre 1789 et 1793, nos révolutionnaires avaient pourtant fait bien pire allant jusqu’au génocide en Vendée, créant les charniers de Nantes, etc. Mais c’était si loin ! Oublié, ou bien en situation révolutionnaire en France, faut il conclure qu’on a tous les droits. « Alors Mitterrand  me dit, affirme Gisèle Halimi : vous ne croyez pas que vous exagérez un peu ? Mitterrand ne parlait jamais de la torture. Je ne l’ai jamais vu réagir à ce sujet, conclue t’elle. » (Pierre Vidal-Naquet, la raison d’Etat. Paris.  La découverte. 2002)

    Mitterrand ne cacha jamais qu’il était en faveur de la peine de mort et lorsqu’il  fut Garde des Sceaux, la guillotine revint à la mode dont plus d’une quarantaine de fellaghas firent les frais. Logique avec lui-même puisqu’il avait pris le parti de la guerre ouverte.  Coincé par son habitude d’avoir toujours deux fers au feu par calcul politique, il n’avait pas d’état d’âme sur ce sujet à l’époque. D’ailleurs, en mars 1956 avec Guy Mollet, Robert Lacoste et Bourgés-maunoury, Mitterrand signa les célèbres POUVOIR SPECIAUX (réformes économiques trop tardives, mais mesures de répression radicales immédiates) L’armée ;  les  tribunaux militaires remplacent  les juridictions civiles. « Robert Schumann ayant refusé de signer les droits spéciaux, qualifiant cette meure de négation de droit de la défense. » (G. Elgey. « Histoire de la IV° république, 5. La république des tourmentes ». 1954-1959. t. III La fin, op. cit. ) Mitterrand ne parlait donc jamais de la torture, et pour cause…Il n’était pas homme à donner des ordres écrits en la matière Cf. l’affaire du Rainbow Warrior) Bien au contraire, il se parait des coups éventuels qui eussent pu le condamner définitivement, par des instructions recommandant le plus grand respect des lois. Pour préparer un éventuel changement de politique dans l’ambiance qui chauffait, il va jusqu’à attaquer le malheureux Robert Lacoste qu’il met en fureur par des rappels à l’ordre. En effet, Mitterrand escompte un changement de gouvernement dont il convoite le poste de premier ministre.                                                                                                                                                                                       C’est alors qu’intervient l’affaire du général Pâris-de-la-Bollardière qui, à 49 ans, est à l’époque le plus jeune général de l’Armée française, un des officiers les plus décorés de la seconde guerre mondiale. Compagnon de la Libération et ancien d’Indochine qui vient d’être muté en Algérie en 1956. C’est un rude combattant, frondeur et anti conformiste, mais un chrétien engagé. Cet homme audacieux, son organisation originale dans son secteur, est considérée comme remarquable, ses « commandos noirs » unités légères habillées comme les fellaghas lui valent des succès car il œuvre également en milieu musulman en s’occupant de pacifier patiemment sa zone dans le secteur oriental de la MITIDJA. Mais il publie le 29 mars dans l’EXPRESS une lettre retentissante dans laquelle il soutient Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER, lieutenant dont il était le chef en Algérie…Son conflit avec le général MASSU et les autorités militaires remonte à plusieurs semaines. Le général a préféré claquer la porte et quitter le pays. Il s’est refusé à monter de grandes offensives aveugles qui n’ont pour résultat que de faire passer la population au FLN. (C’était déjà souvent une désastreuse habitude en Indochine ;nous appelions ça « opérations bananes » pour décorer certains…) mais si le résident Robert Lacoste s’enthousiasme, le général SALAN n’apprécie guère ces baroudeurs aux drôles d’uniformes et aux méthodes qui ne cadrent guère avec les ordres donnés (il y viendra cependant trop tard). Pour ne rien arranger, la plupart sont des anciens Français Libres toujours  considérés comme des aventuriers  par ceux qui ONT ATTENDU 1943 pour reprendre les armes contre l’occupant… SALAN est de ceux-là.  Avec MASSU les choses sont différentes car en « BOLLO » (patronyme donné à BOLLARDIERE par les Français Libres) il respecte le combattant, et son passé héroïque de Compagnon de la Libération. Mais son ordre donné au début de la bataille d’Alger de faire primer le travail de police  révolte le général de La  Bollardière. Il sait que la torture vient d’être légitimée. Toute son expérience de soldat et son engagement chrétien lui interdisent d’y recourir. Il transmet à ses hommes une directive de MASSU à laquelle il ajoute une circulaire explosive : « la tentation à laquelle n’ont pas résisté les pays totalitaires de considérer certains procédés comme une méthode normale doit être rejetée sans équivoque et ces procédés condamnés formellement. » (Georgette ELGEY, »histoire de la IV° république,5 la république des tourmentes, t .III, la Fin,  po.cit) (FM et la guerre d’Algérie). Pour toute réponse, on lui retire la plupart de ses moyens et des opérations sanglantes sont lancées sur son secteur. C’est le clash. Le 6 mars le général informe Massu de son « REFUS d’OBEISSANCE » et le lendemain, après une entrevue orageuse, il quitte son bureau en lui jetant : « je méprise ton action » (Ibid) Le 17 mars le général part rejoindre sa famille à Nantes. Le même jour, Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER est inculpé. Le général n’a pas hésité à soutenir son ancien lieutenant. Et il n’en a pas demandé l’autorisation à son ministre, Maurice Bourgés-Maunoury. Pour faire bonne mesure, il autorise la publication de sa lettre par l’EXPRESS et en délivre une copie au MONDE. « Je pense qu’il était hautement souhaitable qu’après avoir vécu notre action et partagé nos efforts, vous fassiez votre métier de journaliste en soulignant à l’opinion publique les aspects dramatiques de la guerre révolutionnaire à laquelle nous faisons face, et l’effroyable danger qu’il y  aurait pour nous à perdre de vue, sous le prétexte fallacieux de l’efficacité immédiate, les valeurs morales qui seules ont fait jusqu’à maintenant la grandeur de notre civilisation et de notre armée. » (FM et la guerre d’Algérie, page 235) C’est un affront sans précédent pour la politique du gouvernement de Guy Mollet. Ensuite, des prêtres et des intellectuels envoient au président de la république un document intitulé « des rappelés témoignent ». Comment gagner une guerre avec un gouvernement qui n’a  jamais su la mener, pas plus qu’en Indochine, car il n’a jamais tenu compte de l’évolution du monde, ni jamais adopté une politique pragmatique cohérente. Chevalier attardé dans un monde qui va entrer dans une phase encore plus dramatique que celle de la fin du XX° siècle, le général de La Bollardière va provoquer un bouleversement considérable et une prise de conscience, car même gagnée sur le terrain, cette guerre sanglante sera perdue sur le tapis vert. Par la suite, De Gaulle ne pourra même pas faire respecter les accords d’Evian. Sic transit… Les gouvernements successifs de la IV° république sont responsables des millions de victimes de leur politique ainsi que  de la disparition de l’élite de nos armées, du désespoir des survivants marqués à vie, dont certains se mutineront. Finalement, l’apparition des soldats perdus de l’OAS et l’exaspération qui en résulta furent une conséquence de la « zigzagodromie criminelle » des gouvernements français.  Le général écopera de soixante jours d’arrêts de forteresse. Les « durs » du gouvernement et les militaires en cohérence avec les politiques, seuls CHEFS de la guerre, continuent à croire en la victoire. Les pieds noirs  déboussolés, commencent à douter, mais n’imaginent pas encore le tragique destin qui les attend. Quant à François Mitterrand, obsédé par son ambition, il pense que si la France change de politique il pourra remplacer Guy Mollet, comme premier ministre. Pourtant, ces pouvoirs spéciaux viennent bien de la Chancellerie ! L’emploi de la guillotine également. La Chancellerie expédie même une deuxième guillotine qui sera installée à demeure à la prison de Constantine (Fernand Meyssonnier, « paroles de bourreau, témoignage unique d’un exécuteur des arrêts criminels, op, cit). Les pages du livre de François MAYE et Benjamin STORZA, de 236 à 245 sont particulièrement dramatiques et révélatrices du machiavélisme mitterrandien) Un journaliste de terrain, Albert-Paul LENTIN, du journal LIBERATION témoigne : « des ordres ont été transmis afin d’obtenir des informations par TOUS LES MOYENS. Ces ordres se sont propagés ORALEMENT du haut en bas de l’Armée. Le Haut commandement a obtenu que jamais un officier ne serait   jugé  pour une bavure. C’était une loi non écrite convenue entre Guy Mollet, SON MINISTRE DE LA JUSTICE, Mitterrand et le haut commandement. Je voyais des militaires qui s’en vantaient ; «   On est couverts, on vous emmerde ! » (Jean-Luc EINAUDI «pour l’exemple, l’affaire Fernand Iveton, op.cit) En mars 1958, Mitterrand déçu de ne pas avoir été appelé au poste de premier ministre par le président Coty, était redevenu député le 4 octobre 1957. Dans le Courrier de la Nièvre, il précise sa pensée : « la solution communiste dictée par l’impérialisme soviétique est inacceptable. L’ABANDON DE L’ALGERIE serait un crime (sic). L’intégration pure et simple prônée par les républicains sociaux est une utopie. Quel Français acceptera un Parlement constitué par des élus musulmans dans la proportion du quart, voire du tiers ? Quel Français consentira à ouvrir la fonction publique aux Africains dans la même proportion ?! Les socialistes quant à eux, demeurent enfermés dans leur triptyque cessez-le-feu – élections – négociation. » En 2010, pour de tels propos il  serait mis en examen pour discrimination et racisme. Mais bien que scripta manent, tout sera oublié, et lorsqu’il sera élu président de la république, la guerre d’Algérie deviendra un tabou durant 14 ans ; Mot d’ordre scrupuleusement entretenu non seulement par les socialistes et la gauche en général, parfois même par l’extrême droite ! N’ayant plus besoin des pieds noirs expulsés, ni des malheureux harkis, qui furent reçus en France comme chacun sait, on changera de registre, en faveur des 35 heures payées 39. Du carnage des harkis abandonnés, ni l’ONU ni la France officielle ne firent cas. On embrayera sur les acquis sociaux alors que les caisses se vidaient et que la dette nationale se creusait, précédant une crise internationale prévisible selon les experts. (Cf. VERBATIM, Jacques ATTALI)

    Michel Rocard quant à lui, malgré les souvenirs de Vichy, les nombreuses zones d’ombre entourant Mitterrand, puis l’Algérie demeura dans le cirque socialiste; Mais le 2 juillet 2010, il déclara aux auteurs de François Mitterrand et la guerre d’Algérie qu’il reconnaissait avoir traité  François Mitterrand d’assassin au sujet de la guerre d’Algérie. Après 1957, les sympathisants de gauche  n’appréciaient pas particulièrement Mitterrand, car ce sera sur les débris de la SFIO explosée que se construira le PSU (parti socialiste unifié). Michel Rocard raconte qu’à trois reprises, il fut refusé à Mitterrand d’entrer au PSU. Celui qui devait devenir le cocu de l’élection de 1981, payera cher la rancune impitoyable de Mitterrand, qui lors du congrès d’Epinay devint secrétaire général du Parti socialiste, en 1971, avant d’être baptisé    DIEU  par ses fidèles. L’habileté du chef de bande clientéliste  aura été extraordinaire ! Mais il aura raté le rendez vous de la décolonisation déjà engagé dans l’accord de Brazzaville. Le général SALAN, véritablement ressuscité par la volonté de Mitterrand (…) et devenu président du Recours, après avoir dirigé l’OAS appelle à voter Mitterrand, alors que le Front National conseille l’abstention ! Ainsi sont les Français… (Jean Guisnel «  Les généraux, enquête sur le pouvoir militaire en France. Paris, la découverte. 1990.) Très habilement Mitterrand passant outre aux vœux de ses fidèles au Parlement qui auraient sans doute fusillé les généraux putschistes en 1962, lui l’auteur du Coup d’Etat permanent… utilisera pour la première fois l’article 49,3 permettant de faire passer une loi contre la volonté des parlementaires pour amnistier les généraux survivant du putsch. Comportement royal, bravo l’artiste ! Oubliées les guillotines et la torture. Comme le dit alors le charmant Badinter devenu son ministre de la Justice : « les hommes n’ont-ils pas le droit de changer ? » C’est ainsi que l‘homme ayant prêté serment de fidélité à Pétain, l’ami fidèle de BOUSQUET, chef de la police de Vichy et collaborateur des SS parisiens, sera élu pour 14 ans président de la république ! Par ses talents d’acrobate, son cynisme et l’absence de mémoire des français velléitaires, majoritairement franchouillards, François Mitterrand a réglé ses comptes avec l’Algérie. Se pardonnant ses fautes, morales et politiques, qu’il avait commises durant les 500 jours du gouvernement de Guy Mollet (FM et la guerre d’Algérie)

     

    Une fois encore, les Français blasés, doutant de leurs politiciens, vont avoir à élire un président en 2012. Une fois de plus, ce peuple ingouvernable, mais arrogant aux dires de nombreux étrangers dans le monde entier, va devoir choisir alors que non seulement les caisses sont vides, que la dette est abyssale,  qu’ils n’ont pas de mémoire, et qu’ils sont  velléitaires. Il faudra beaucoup de courage et surtout d’autorité et de compétence  au malheureux ou la  malheureuse  élue, victime désignée pour assumer la mission de sortir le pays de l’ornière où l’ont enfoncé trente années de gabegie, de laxisme  et d’incompétence. La cacophonie constante du parlement d’une république monarchique partie à la dérive, situation dont notre peuple est également responsable, puisque  tous nos présidents furent élus légalement, dont l’un, le plus célèbre, pour 14 ans, le suivant  pour 12 ans, sans  jamais avoir été capables de résoudre aucune des réformes vitales de la France. Aux syndicats ne représentant pas de majorité, mais tout puissants, pratiquant la vaine  politique de la rue et sabotant impunément notre économie, alors que certains patrons « frileux » et attentistes étaient incapables de devancer les événements. Dans notre pétaudière démocratique, dont la nouvelle devise devrait être : « SURTOUT PAS DE VAGUES », il faudra essayer de VOTER UTILE, mais  évidemment ne pas s’abstenir pour tenter de limiter la casse, les bulletins blancs ne comptant pour rien. L’Europe Tour de Babel,  sans  gouvernement, ni parlement crédibles, ni  forces armées capables d’assurer sa défense, mais dont la France est membre, risque le naufrage face aux nuages noirs qui s’accumulent, venant d’Orient, si aucune reprise en main énergique ne vient rétablir une démocratie PURE et DURE, seule condition de survie.                          

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