• Ce jour là, le temps passait, et il était bien plus de deux heures du matin, heure à laquelle les troupes américaines devaient arriver dans Alger. Murphy prolongeait la conversation avec JUIN et Darlan autant qu'il le pouvait, en espérant que la nouvelle du débarquement donnerait du poids à ses arguments... mais le temps s'écoula jusqu'à 6 heures, sans que rien ne se passe. Quelque chose clochait... En désespoir de cause, Murphy exposa donc l'affaire dans sa totalité, révéla comment les Alliés avaient traité avec GIRAUD. Darlan hocha la tête avec conviction:(( Giraud n'est pas notre homme. En politique, c'est un enfant, un bon général de division, rien de plus)) malheureusement c'était exact...

    Il s'ensuivit un  sac de noeuds, car au lever du jour, une étrange situation régnait dans Alger.Les résistants avaient conservé la ville sous leur contrôle 4 heures après le moment prévu pour la relève, quand une cinquantaine de gardes mobiles surgirent mitraillettes au poing pour nous arrêter., croyant que nous étions des Allemands (...) Darllan s'assura du sort de Murphy en le laissant en compagnie de FENARD,   chez Juin, puis en compagnie de ce dernier se rendirent au Fort-LEmpereur, QG de l'armée de terre.

    Tous doutaient de l'histoire de Murphy. Quand FENARD reçut un coup de fil du QG qu'effectivement les Américains avaient débarqué... Darlan revint vers trois heures de l'après-midi en demandant à Murphy de prendre contact avec le général Charles W. RYDER qui commandait la TASK FORCE de l'Est, se trouvant sur une plage à 15 kilomètres d'Alger. C'était la pétaudière, on entendait des coups de feu un peu partout. Une section américaine progressait en rasant les murs et tirant en l'air... Son lieutenant faisant tenir à distance Murphyen le faisant descendre de sa voiture ornée d'un pavillon tricolore et d'un drapeau blanc. Puis il fut conduit au général Ryder. le général ne connaissait rien dans la politique et souhaitait vivement que le général Mark CLARK ne tarde pas d'arriver de GIBRALTAR.  Au QG français, une cinquantaine d'officiers, l'air guindé, attendaient autour d'une table couverte d'un tapis vert, aux extrêmités de laquelle se trouvaient Darlan et JUIN.

    Après  une brêve discussion, les partie signèrent un cessez-le-feu préliminaire. Des estafettes furent expédier pour mettre un terme aux combats dans le secteur d'Alger. Darlan et Juin avaient également fait appliquer les mêmes mesures dans toute l'Afrique du Nord... pour autant qu'ils seraient obéis... Les résistants félicitèrent Murphy ne se doutant pas à quel point Alger avait été  à deux doigts d'être bombardé, ce qui aurait été désatreux, car le planing prévu avait échoué. Une autre erreur se produisit , la task Force avait débarqué à 6 kilomètres du point prévu où l'attendait la délégation chargé de la guider... Cette erreur retarda de 13 heures l'entrés des troupes dans Alger. Il se produisit alors des imbroglios inconcevables en temps normal. Murphy devait seul jouer "la carte Darlan" juqu' à l'arrivée, le lendemain après midi le général Mark CLARK de l'EM d'EISENHOWER.

    CLARK atterrit sous un raide de bombardement allemand; un Messerschmidt en flammes se crasha  près de sa "fortresse volante" la nuit venue, 25 bombardiers allemands et italiens survolèrent le port accueillis par un tir d'enfer des navires de guerre britanniques. L'hôtel Saint-Georges devait abriter le QG des forces alliées. Ironie du sort, pendant que Clark traitait avec Giraud à Gibraltar, les vénements d'Alger rendaientdéjà caducs leurs arrangements. Il y eut quelques moments pénibles, car darla et Juin reprochèrent à Girau de ma l accorder son violon au reste de l'orchestre (...) ce dont Giraud prit avec une résignation bonhomme. Darlan passa la nuit avec Murphy en conférence et àl'étude d'informations radio. Les messages interceptés étaient déconcertants; c'était la pagaille...  souvent contradictoire, souvent tendancieux, car il s'y mêlait de la proâgande nazie. Darlan inquiet , attendait la consigne de Pétain avant sa rencontre avec CLARK, mais Vichy resta muet. En attente de décisions qu'il devait prendre d'urgence Darlan inquiet était mal à l'aise, donnant des signes de fatigue dûs à un manque de sommeil.

    Durant les 36 heures, Giraud, apprit avec stupéfaction,  au cours de conversations avec des officiers français que la plupart d'entre eux le tenaient pour DISSIDENT et refusaient de se soumettre à son autorité! Tout ce beau monde et Giraud lui-même attachaint une grande importance à la "LEGALITE"... Aussi les alliés furent-ils soulagés d'apprendre que GIRAUD refilait la pate chaude politique à Darlan, ne voulant demeurer que militaire et combattant.

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  • Les stratéges américains ne pensaient pas que washington puisse dédaigner "la carte Darlan". Murphy n'avait pas l'autorisation d'informer le général MAST de l'appui américain. Aussi était-il pressé d'établir des contacts entre les Etat-majors français et américains. Eisenhower d'accord, demanda que soit fixé une première rencontre SECRETE quelque  part sur la côte algérienne; Les Américains pourraient  s'y rendre  en sous-marin, déjouant ainsi  la surveillance exercée  sur le  secteur par Vichy et par l'Axe. Une ferme isolée,  appartenant à Jacques TESSIER, un  des associés français de Murphy, près  de CHERCHELL à environ 120 kilomètres  d'Alger.

    C'est là que les Français à la tête desquels se trouvait MAST rencontrèrent quelques Américains  commandés pa  le chef d'Etat-major   adjoint  d'Eisenhower le général Mark CLARK. Cette conférence de Cherchell  fut des plus bizarres. Les Français ignorant l'essentiel des projets américains... ILs  avaient donc avoir des mois devant  eux pour préparer le jour  J? Alors que  les  Américains savaient qu'il  ne restait que  16  JOURS,  et que  les premiers convois avaient déjà quitté les  Etats-Unis. La discrétion  décidée  rendit quasi caduque cette conférence inutile. Les  représentants de Giraud insistaient pour que leur chef soit reconnu comme commandant en chef . CLARK  expliqua  que c'était  impossible, tant  il  y  avait de considérations  techniques et autres  en cours. Bottant  en touche,  il promit d'accorder à Giraud  ce commandement dès que possible...

    On parla également de DARLAN; CLARK exposa la formule imaginée par Eisenhower pour obtenir une collaboration de Giraud avec Darlan. MAST S'Y OPPOSA ENERGIQUEMENT... L'amiral essayait  tardivement de "monter dans le train des alliés" disait-il. Qui  n'avaient  pas besoin  de lui,  car GIRAUD rallierait l'armée d'Afrique, l'aviation et la marine suivrait bientôt.(ambiance) Peu d'Américains imaginèrent alors ce que leur aurait coûté une résistance française plus longue...Cette  aide militaire et politique  fut encore  plus utile durant la campagne  qui  suivit le débarquement. Giraud se  voyait déjà commandant en chef  d'une  armada qui débarquerait  ensuite en France  continentale (...)Ignorant  tout   des  pénuries  de  moyens maritimes, et autres,  alors que l'effort principal  s'exerçait   dans le Pacifique. Comment   concilier ces deux points de vue  tellement   différents  sans  révéler  ce  qui  n' allait  pas  tarder  à se passer?

    Il s'ensuivit de véritables sacs de noeuds car Giraud ne réalisait pas la complexité de  la situation. Il a fallu endormir  Giraud et son entourage pour que l'expédition envisagée   réussisse, lui cacher l'existence d'un  fort contingent britannique. Giraud  pensait  que la résistance métropolitaine avait atteint une telle importance qu'il était désormais recherché et soumis à une surveillance constante...Il consentit néanmoins  à rejoindre  Alger   deux jours avant le débarquement...

    Le 8 novembre 1942, JOUR  J en Afrique, arriva enfin . 800 navires avaient quitté les Etats-Unis et l'Angleterre en plusieurs convois, transportant 110000 Britanniques et Américains vers des plages de débarquement  s'échelonnant  sur près de DEUX MILLE KILOMETRES, de l'Atlantique à la Méditerranée. Sur le plan militaire, l'opération "TORCH" était partiellement un bluff... Les stratéges  estimaient qu'il eut fallu 500.000 hommes au  moins pour en assurer la réussite!  Au cours  de la deuxème guerre  mondiale, aucune campagne n'a dépendu d'un aussi grand nombre de FACTEURS IMPONDERABLES. Comment réagiraient les Allemands? et les espagnols? Il fallait  espérer  qu'entre  leur campagne en russie et  en Libye, ils  ne disposeraient  pas  d'assez de  réserves pour intervenir.

    L'impondérable  le plus inquiétant, c'étaient en  fait les Français; n'avaient-ils pas maintes fois proclamé qu'ils résisteraient à toute invasion? En vérité, si les Français avaient été prévenus à temps, ils n'auraient pas résisté du tout... Mais le commandement décida que la SURPRISE importait plus  que de ménager  les amis français... L'Etat-major  d'Eisenhower  débarqua à  GIBRALTAR  36 heures  avant l'heure  H pour s'installer dans les profonds souterrains du rocher. Il  était  prévu que  des sous-marins  britanniques  débarqueraient sur quelques plages algériennes, VINGT TONNES d'armes  modernes  légères et  d'appareils radio individuels  destinés aux  combattants  clandestins  recrutés sur place. le colonel VAN HECKE, patron des Chantiers de Jeunesse, commandait 30.000 Hommes entrainés (Qui organisa le célèbre 7° Régiment de Chasseurs d'Afrique , aux bérets verts, régiment blindé de tank destroyers de la 3° DIA, où je servais moi-même). Chacun  sait qu'entre  les prévisions et les réalisations  en matière d'opérations militaires , il  y a toujours  des  surprises et il  n'en  manqua  pas... Entre autres, GIRAUD  n'arriva  pas  en  temps voulu...

     GIRAUD n'avait aucune connaissance  des projets  réels anglosaxons, ni de la  situation exacte  en Méditerranée.Dans des intentions logiques  , deux diplomates chevronnés , conseillers politiques d'Eisenhower  estimèrent qu'un contact de Giraud  avec Eisenhower s'imposait  pour clarifier  la situation,  décidèrent donc,  sans prévenir Alger de l'emmener à Gibraltar!. Bien que louable, cette décision, empêcha Giraud d'être sur place en temps prévu. Prévenu  au dernier moment, il refusa d'embarquer  sur un sous-marin britannique (sic) Comme il n'y avait aucun  sousmarin  américain en méditerrané,  on désigna un commandant américain le captain JERAULD WRIGHT qui  prit le commandement d'un petit submersible anglais, ni vu, ni connu. On était en plein cinéma  alors  qu'l  y avait urgence... Résultat  comme Giraud était têtu, il n'arriva  que 36 heures après le débarquement ce qui entraina des improvisations HÂTIVES dans les opérations locales.

    Pire , non  seulement son  absence lors du débarquement  provoqua des malentendus   sanglants, et d'autre part les combattants clandestins ne reçurent pas les armes promises... La perfide Albion  avait sans doute lâché car ne faisant pas confiance dans le jugement que  portaient les Américains  sur les clandestins  Français!!!  (( Allo!  Robert, Franklin arrive)) émettait la BBC signal convenu annonçant le débarquement. Malgré  l'absence des  armes promises, les résistants s'emparèrent des points clés dans Alger  sans trop de bobos.  Murphy  se rendit alors chez le général JUIN, plus haut gradé,en Algérie et commandant des armées de terre. Il avait compté être accompagné de Giraud. Il fallut parlementer , convaincre et perdre un temps infini, bluffer, taire la présence d'unités, britanniques, etc. Et en définitive consulter Darlan pour le rasurer...,s'ensuivit une pantalonnade pour expédier des messages ,et transmettre des ordres ,aux unités; Un ,message ,fut,expédié à Vichy annonçant que Darlan et Juin étaient prisonniers    des  Américains!!!

    A suivre

      

      

      

      

      

      

      

      

      

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  • le printemps et l'été 1942, demeura  sans réponse aux rapports de Murphy sur les ouvertures que DARLAN avaient faites. Lorsque Londres et Washington commencèrent à mettre à exécution les plans de l'expédition africaine, l'Etat major anglo-américain d'EISENHOWER  s'en préoccupa lors du passage de Murphy à Londres. Ceux qui avaient dressé  les plans  de l'expédition, savaient la FRAGILITE  de leur entreprise, pour  laquelle  il  ne  fallait  négliger  aucune aide... Churchill et Roosevelt continuant à guigner la flotte  française qui demeurait  sous la main de  Darlan... Murphy  ne put  avoir  aucun  contact  avec Darlan, pendant  les 9 MOIS qui précédèrent le débarquement. Bien qu'ils se  soient  trouvés à Alger en même temps. Manifestement  Darlan avait évité de le rencontrer. Son fils Alain fit ressortir que son père était étroitement  surveillé  par  des  agents  allemands...

    C'est  pourquoi, dans la nuit du 7 au 8 novembre,  alors  que les troupes alliées  débarquaient  sur  les plages   africaines, ON IGNORAIT TOUJOURS si DARLAN  PARTICIPERAIT   à l'opération (...) Deux raisons importantes  avaient  empêché  de prendre contact avec lui AVANT l'heure  décisive:  Du coté allié , PERSONNE ne  se fiait  à lui, en raison des sentiments hostiles qu'il nourrissait à l'égard des Britanniques. En second  lieu, il  avait été convenu DEUX SEMAINES avant le débarquement  que le  général Henri  GIRAUD  ( un héros de la guerre 14-18, que  l'on avait  fait évader d'Allemagne, ayant été cravaté dans le nord en 1940 ) ferait  partie  de  l'etat-major  allié. Les  alliés voyaient mal  comment  Darlan et  Giraud  arriveraient  à  s'entendre...

    Ils avaient d'abord compter sur WEYGAND, mais après son limogeage, en désespoir de cause , ils s'étaient rabattus sur Giraud. Ils  avaient  besoin d'un  bon chef de guerre connu, qui se contenterait de faire la guerre sans  s'occuper  de questions politiqueq. C'était en effet un soldat glorieux   qui convenait, susceptible     de rallier les Français d'AFN, grâce à  ses  brillants états de service  . Il avait  conquis  une part de sa gloire alors  que  jeune officier , il  servait  en  Afrique  du Nord.  Il  connaissait  bien  le  pays et les  Arabes  le  respectaient. Il  venait  de  s'évader  au printemps  1942 de la  forteresse  allemande  de KÖNIGSTEIN, sur  l'ELBE ,  en Saxe.

     

    Puis  il se rendit  aussitôt  à  Vichy  pour se  présenter à Pétain. Churchill et De Gaulle  exaltèrent  son  exploit  à  la  radio britannique, en en faisant le modèle  du  patriote français... C'était un battant, s'étant déjà évadé  comme capitaine  lors de la  première  guerre  mondiale  alors qu'il avait été  blessé...Giraud n'avait  fait aucune promesse à quiconque; ce qui n'était pas le cas des autres  généraux  français - comme JUIN- qui réfugiés en AFN , avaient  juré  fidélité à Pétain  après avoir donné leur parole  d'honneur de ne pas reprendre les armes contre les Allemands (...)

    Giraud  était libre d'organiser la résistance française en AFN et d'accueillir les forces américaines  qu'il attendait  avec confiance. Jacques LEMAIGRE-DUBREUIL un des collaborateurs français les plus courageux,  était  en contact constant  avec  Giraud  qui  vivait caché dans  le Midi de la France. Lemaigre-Dubreuil, industriel  puissant  était un vrai Machiavel, ayant  ses  entrées PARTOUT. Il  fournit    aux alliés une  foule de renseignements de grande valeur en Afrique. C'est grâce à lui  que GIRAUD, après  de  nombreuses rencontres, se décida à participer à cette campagne d'Afrique.

    Mais à la condition expresse qu'il s'agirait d'une opération strictement américaine. Dans son esprit, il prendrait le commandement suprême des troupes américaines aussi bien que françaises qui combattraient sur le SOL FRANçAIS. Sa seule ambition était de sauver la saouveraineté française, mais lui donner le commandement  n'était  pas exactement dans les vues de  Roosevelt et d'EISENHOWER... qui  fin diplomate  décida  de surseoir à  la nomination du commandant en chef. Quelques jours  avant le débarquement, Giraud désigna le général Charles-Emanuel  MAST pour le représenter à Alger.

     Le 16 octobre, Murphy rentrant de Washington  se touva  en  présence, à Alger, du général Mast, représentant Giraud et l'amiral FENARD rdprésentant Darlan (...) qui tous deux se mirent  à la disposition de Murphy !  Le 17 octobre, au  nom de  Roosevelt, l'amiral LEAHY télégraphia à Murphy  de TRAITER AVEC DARLAN!!! Eisenhower improvisa une formule qui, ESPERAIT-IL amènerait  Giraud  et Darlan  à travailler ensemble.  Churchill se montra particulièrement enthousiaste à une possible participation de Darlan, déclarant: (( malgré  toute l'aversion que j'éprouve  pour Darlan, c'est avec joie que je me trainerais sur les mains  et les  genoux pendant des kilomètres, pour le  persuader de joindre  SA FLOTTE  à  l'ensemble  des  forces alliées.))(sic)

    A suivre

     

     

     

     

     

     

     

      

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  • Solidement tinstallé  au poste de  commandant en chef, non seulement  de la  marine, mais  de toutes  les  forces  armées  françaises: terre, air, mer. Darlan  avait  manifesté  une  vive  anglophobie   durant  la majeure  partie  de  sa carrière et   se  déclarait    ennemi  résolu  de De Gaulle,  protégé britannique.  Darlan  se   méfiait   de  la "perfide Albion" (non  sans raison)  Depuis   la  conférence  navale  de 1922,  d'où résulta   le  fameux  rapport  5-5-3, entre  les  marine   britannique,  américaine et  française. Les  Britanniques  ayant   toujours   redouté  la   marine   française, s'étaient   opposés   à  son  développement ( VRAI). En  1940, Darlan  s'était  résigné  à  la  victoire  nazie, et par   discipline...  il   avait  adopté   son attitude  à  cette  PERSPECTIVE. Depuis,  la Presse  britannique  et  américaine  le  trainaient   dans la  boue  en le dépeignant  comme  le plus vil  des  opportunistes.

    Un événement imprévu, son  fils également officier de marine  venant  subitement   d'être  atteint d'une  paraplégie à Alger, Darlan  décida  de venir  à  son chevet.  Cette   arrivée  imprévisible devait   changer  la  face  des choses   dans  la situation   du moment. Voilà-t'il   pas  qu'il prévint secrètement  Murphy  qu'il  entendait  jouer un rôle dans les opérations franco-am éricaines!? Lui ,le dauphin du maréchal!;  Sa  proposition   n'arriva  d'ailleurs  pas en coup  de  tonnerre:  depuis   treize  mois, il   faisait   des  appels  discrets aux Américains.. Il  avait  en France  la réputation  d'être politicien plus que marin. Conscient  de  s'être  battu pour construire  une  belle marine  par  ses  manoeuvres  dans  les  milieux  politiques, il  s'était assuré du  respect et de l'admiration de la  marine   française. Mais  c'était  encore  lui   qui  avait  permis  de   faire   libérer  60000 marins  prisonniers  après  Mers-el-kébir. Aussi  était-il  tout   désigné  pour  être nommé   ministre  de  la marine par le  maréchal Pétain  après   l'armistice.

     En 1941, il  était  devenu "l'héritier présumptif  du  vieux  maréchal. Aprés   avoir  évincé son  rival   Pierre LAVAL,  carrément   pro-nazi.  A  l'époque,   l'amiral LEAHY  représentait les  Etats-Unis  à   Vichy.  En dépit   de ce métier qui les rapprochait tous deux, l'amabassadeur  américain  confia à Murphy qu'il  tenait DARLAN  pour  un  dangereux  arriviste. LEAHY a   d'ailleurs écrit: (( je ne pouvais avoir la moindre confiance  en lui . Parfait opportuniste faisant de la corde  raide entre  les  différentes puissances en conflit.)) Cependant  il ajoutait  que si   les alliés   débarquaient en Afrique du Nord  en  FORCE  suffisante  pour  vaincre les nazis, il  ne ferait  aucune  obstruction...

    Le  14  avril 1942,  lorsque  LAVAL revint  au  pouvoir  sous la pression  allemande, LEAHY estima  que  sa présence  n'était plus  indispensable à Vichy. Il écrit: (( mon ultime  visite fut pour  Darlan  dans son bureau  de  l'hôtel  du Parc.  S'efforçant  de  faire bonne contenance  malgré   son changement de situation , il me rappela  que, directement  après  le  maréchal,  il  avait   encore   le   contrôle   de   la   défense    nationale.  Une  fois   encore , il  m'affirma   que    jamais   la   flotte   ne   serait  utilisée  contre   les  Etats-Unis, mais  que s'il  souhaitait  maintenir  des  relations  amicales  avec   l'Amérique.  Il  ne  le  souhaitait   pas   avec  la  Grande  Bretagne...

    LEAHY  parti ,  DARLAN    me  fit  transmettre  ses   propositions   par    son représentant à Alger l'amiral  FENARD, il conserevait  toujours  son  commandement sur l'ensemble des  forces  en Afrique... Il ajouta que  l'Afrique   française  constituait  un   bloc  indépendant  qui  une  fois  équipée  par  les   Américains   pourrait  reprendre  les  armes  contre  l'Axe. PRUDENT,  Darlan craignait  que  les Américains  commettent  l'erreur   d'entrer  en Afrique avec des forces trop mesurées pour l'emporter d'emblée sur  les  Allemands. Il n'avait  pas oublié le  fiasco  anglo-gaulliste  de  Dakar. Dans  son rapport  à Washington , Murphy  signala cette  évolution. Darlan  semblait désormais  convaincu   de  la  victoire   finale   des  alliés; du moins  était-ce la fougueuse conviction de  son fils ALAIN  et  de FENARD...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Les  retards de communication  dues aux lacunes  des Transmissions  de  l'époque provoquèrent des déceptions  chez les Français  attendant impatiemment  les Américains. Le  manque de moyens  de  transport  empêcha la phase  prévue  en Tunisie,  favorisant  les  Allemands. Murphy ,  envoyé  spécial et "secret" de  Roosevelt fut chargé de travailler comme adjoint d'EISENHOWER en  qualité de "directeur en exercice" de la section des  "Affaires Civiles" et conseiller   du général EISENHOWER. Il fut le premier civil dans l'histoire américaine à servir dans l'Etat-Major d'un chef de guerre sur le théâtre des opérations  avec  accès  à  toutes  les informations  militaires.

      

    Ayant été  relevé de  toute responsabilité envers  le Département d'Etat, le Président   lui ayant enjoint de communiquer  directement avec lui et EISENHOWER, De 1942 à 1943, certains  documents  importants  ne  furent  pas archivés, contrairement  à ce que firent les Britanniques  avec leur  Foreign Office...Parmi les  directives reçues, il s'agissait  de sauvegarder  la  souveraineté française  en  Afrique  afin  d'empêcher son invasion par les forces de l'AXE. Aucun  changement  ne sera  envisagé dans  l'administration française civile. Toute  résistance  au  débarquement  américain  sera  brisée  par  les armes.

    Les  forces  américaines  fourniront  aussi  rapidement  que  possible le nécessaire  à  celles  des troupes françaises qui se joindront à elles pour s'opposer  à  tout  accès de l'Afrique du nord française par nos ennemis communs. Le gouvernement  américain  garantira soldes et allocations, indemnités  de décés et pensions à ceux des  Français, officiers, sous-officiers de terre et de mer, ainsi que fonctionnaires civils qui se joindront  aux forces expéditionnaires américaines. Pour éviter tout heurt, l'expédition américaine ne comprendra aucune des forces du général De Gaulle...

      

    Cette  directive  contenai t les germes  d'une  déception pour les Français, donnant l'impression que l'expédition était entièrement américaine  bien  que  ses organisateurs eussent pleine conscience qu'elle  dépendrait  dans une  LARGE MESURE des  troupes  britanniques... Grâce au général DONOVAN, dit "BILL le sauvage", Murphy  put  disposer enfin  des derniers appareils de transmission sophistiqués et légers. Dont  un fut  installé  dans  le  grenier  du  consulat  général de Casablanca, dont les fonctionnaires s'inquiétèrent de cette contravention aux règlementsde l'administration civile américaine...!!!

      

    Pearl  Harbour  avait  rallumé  les espoirs  de certains patriotes français (enfin une petite minorité...) néanmoins,  durant  les  onze  mois  suivant, pas un jour ne  passa sans que Murphy et son équipe  ne reçoivent des offres de collaboration; certaines raisonnables,  d'autres absolument inacceptables (...) Les mobiles  de  ces  Français  étaient divers(...) Une minorité était royaliste, espérant  rétablir  la  monarchie  pour le Comte de Paris (.nous verrons commen tils étaient organisés par les Britanniques en un commando style BUCKMASTER, ce qu'ignoraient les Américains...)  Beaucoup supportaient la république promise par De gaulle. Une  majorité  continuait  à  défendre ouvertement l'Etat autoritaire  de Vichy. Un seul  lien liait cependant tous ces patriotes, le désir de vaincre l'Allemagne et l'Italie et libérer la France... Ils conspirèrent donc pendant près d'une année avec cette équipe américaine  "infiltrée"... Un  bloc de 500 résistants s'était organisé autour  d'un noyau  baptisé "groupe des cinq (?) permettant  les  contacts  avec la résitance clandestine d'Alger. Ils recrutaient au Maroc, en Tunisie et  dans le  reste  de l'Algérie. Il  y  avait  également  un groupe " occulte"  de gaulistes drigé pa rCAPITANT, imprimant et distribuant le journal clandestin COMBAT. Une méfiance existait entre les CINQ et les gaulistes.

    En 1942, les Américains  étaient surtout  préoccupés par le contrôle de la mise sur pied de  l'appareil militaire français  fort de 125000 hommes  entrainés et expérimentés. (terre, marine et aviation comprises) auxquels s'ajoutaient environ 200000 réservistes  en grande  partie arabes. Les officiers de marine et aviateurs étaient en majorité  anti-gaulistes  ainsi  que  bon  nombre d'officiers de  l'armée de terre, avec  lesquels  j'ai combattu  dans  un  régiment algérien glorieux  (7° RTA) où  la majorité  des  cadre s étaient  encore vichystes au moment du débarquement en Provence...

    Durant cette même  année les  activités  du  groupe des  cinq  devenant  de plus en plus  subversives  sa clandestinité  fut de  moins  en  moins assurée. Une petite  minorité de Français nazis voyait grandir ses craintes quant à l'avenir....Les  mouchards et  corbeaux  de l'Axe  se  glissaient  partout... Certains pro-américains  furent  arrêtés et fusillés  après  jugement  sommaire  (de la police de Vichy).  Murphy  et les  siens redoutaient les extrêmistes de Vichy dont les MILICIENS.  Ainsi,  de  nombreux  subalternes sabotaient-ils  discrètement  les  dispositions  prises   par  leurs  chefs... Il n'était pas  facile  d'évoluer et  de collaborer avec cet  éventail  de Français d'origines  aussi disparates dont la "légéreté habituelle" (archives américaines) était  aggravée  par  des  sentiments  complexes: conscience de leur défaite, humiliation, exil, etc. Mais sans leur généreuse  assistance,  rien n'aurait  été  possible (archives).

      

    Il est impossible de pouvoir rendre hommage à tous les patriotes ayant facilité le  débarquement . Le  poste   spécial  créé  pour   Weygand  en  1940 , supprimé en 41, fut occupé par un "homme" à DARLAN, l'amiral Raymond FENARD. Faute   de   prise  sur  le  sommet,, il  fallut   passer  au  crible l'attitude  d'un   grand  nombre d'officiers de  marine et de terre, afin  de pouvoir les  classer en  ADVERSAIRES ou ALLIES  éventuels, voire  en  INDECIS... Contre toute  vraisemblance , MURPHY espérait encore en 1942, rallier à la cause, le résident  général du Maroc, Auguste NOGUES, général à 5 étoiles. ce général plein de sagesse, dont l'expérience marocaine s'étendait sur plusieurs dizaines d'années,  à  qui tous les problèmes compl exes  du pays  étaient  familiers  aurait été  d'un   appui d'une valeur  inestimable s'il y avait consenti ( dixit Murphy)

    Lorsque Murpy dans une ultime tentative pour le convaincre ,lui demanda ce qu'il ferait   si une force américaine de 500OOO HOMMES bien équipée, avec avions, chars , artillerie et flotte de guerre débarquait, NOGUES eut une réaction explosive: (( Si vous le faites , je vous opposerai toute la puissance de feu dont je dispose.La France ne peut plus participer à cette guerre (...) )) Ce qu'il fit, provoquant  de  lourdes pertes  inutiles. La défense de la côte maritime d'Afrique du Nord  incombait à la marine  aux  ordres de  l'amiral MICHELIER, qui donna donc  du  fil à  retordre aux envahisseurs...qui coulèrent plusieurs unités...

    Les Américains se tournèrent alors vers le général Emile-Marie  BETHOUART, qui n'était que divisionnaire à Casablanca, qui entreprit courageusement de neutraliser son supérieur dans la nuit du débarquement. Malheureusement , pas  fait pour cet  emploi , il laissa s'évader Noguès... qui organisa la résistance! Noguès  posait un  grave problème, celui  d'un  trop  puissant  adversaire, mais l'amiral DARLAN était bien plus inquiétant. Détenant tous les pouvoirs il pouvait être beacoup plus nuisible.

    A suivre

      

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